Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 04:24

Mon corps transpercé par les mots de l'oubli

Demeure tristement là dans les maux de ma vie.

Mes entrailles se vident de leur substance

Depuis que d'un seul coup, a surgi ton silence.

 

De ma vie sans ta présence,

Ne subsiste que survie.

Et c'est de ton absence

Que vient toute ma souffrance.

 

Je n'ai pas su te garder

Sans pour autant vouloir t'emprisonner.

Mais je conserve cet amour,

Il est en moi pour toujours.

Dans le feu de nous deux

Quand nous étions heureux.

 

Tu cries en moi,

Me laissant cet émoi

des souvenirs passés

qui ne s'effaceront jamais.

 

Mon coeur aujourd'hui,

Si meurtri

Reste en lambeaux de toi

Et je suis là,  je n'ai plus la foi

En un avenir meilleur

Puisque ton choix, c'est ailleurs

 

Mes plaies restent ouvertes,

Me voilà découverte !

J'ai si froid dans ce néant,

Où mon coeur est béant.

 

A la rose d'un jour,

J'oppose cet amour.

Elle se fane brusquement

et je t'aime encore pour longtemps.

 

La glace du présent

Balaie le feu de ces moments,

Où j'ai pris vie dans tes bras

Me donnant un peu de toi.

 

Je n'ai pas su conserver ce cadeau si précieux,

Qu'en un instant, repris par un destin fallacieux,

Je me suis alors vidée

De cet espoir inespéré

Et mes larmes de sang ont a nouveau coulé.

 

Puisque la flèche est si bien ancrée

Je sais, aujourd'hui, qu'à jamais

Je ne t'oublierai.




Partager cet article
Repost0
23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 04:21

Les collines enneigées

Nous offrent leur pureté

tandis que le soleil ouvre ses rayons

et nous réchauffe en cette si froide saison

 

Je m'avance simplement

L'air agard mais souriant

Dans ce cadre féérique

Oû tout semble si magique

 

Le vent carresse mes joues

et dans ce silence parfait

Seul le grincement d'une vieille roue

trouble quelque peu mes pensées.

 

J'aurai voulu imaginer

Encore une autre journée

Passée au coin d'un feu

Enlacés tous les deux

 

Mais les voeux de chacun

Ne peuvent rivaliser

Avec cet autre destin

Que tu as choisi de m'imposer

 

Si la lumière divine

existe quelque part

alors je m'incline

et je veux y croire

 

Un jour de plus a compter

Un jour de plus a oublier

Mais avec toi, à jamais

Toutes ces heures ne seront que passé

 

Quand le présent s'en mele

Pour que le futur nous emmêle

Il faut alors savourer

Toutes ces douceurs inespérées

 

Tu seras le gardien

De mon corps, de mon ame

Car c'est toi qui détiens

Tous mes secrets de femme

 

Je veux traverser

Cette eau qui nous sépare

Et pouvoir renverser

Ces décisions de départ

 

Alors attends moi

Ne t'échappe pas trop vite

surtout si tu crois

que le malheur irrite

 

Avoir peur du bonheur

Est chose bien naturelle

Mais doit on pour autant

laisser compter les heures

fuir devant l'éternel

et tout abandonner lachement ?


 

Du fond de la nuit où je mens, je prends des trains pour te rejoindre,

Pour éluder toutes ces montagnes de questions qui subsistent dans mes bottes

Tous ces moments qui conservent encore et toujours ton écho.

Et je fais presque le voeu, sans savoir pourquoi, que tu passes par là...


Partager cet article
Repost0
22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 02:44
Il est de ces moments, dans la vie, où l'on se retrouve face à soi-même, face à l'autre. On a alors un manque de courage, une lâcheté certaine ou simplement une pudeur de lui dire "je t'aime, tu me manques", quel qu'il soit, quelle qu'elle soit.

Ainsi, parée de tous ces surnoms qu'on me donne de droite et de gauche, moi qui déteste ce genre d'appellation, je me retrouve à affectionner et tenir même sentimentalement à certains d'entre-eux, tout comme je me surprends à nommer ainsi certains de mes proches par des petits noms qui peuvent sembler banals ou ridicules mais qui comptent tellement pour moi, tellement ils ont de signification pour mon coeur.

C'est ainsi que j'accepte volontiers d'être la soeurette de ma soeurette, la fifille d'amour de ma mamounette, la 'tite chose de ma tite bulle, la p'tite soeur de mon grand frère, le minimoy / princesse célénia ou encore la poulette de ma bb girafe, simplement parce que cela signifie quelque chose de fort pour moi, tout comme un sourire (parfois d'agacement, face à l'imaturité flagrante de mes agissements que l'on me démontre malgré moi :S) se dessine sur mes lèvres lorsque je me laisse affubler d'un tite boule de poils (mouarf valiii !), "mon"bébé, "ma" tiote, tib,  bb rose, babaloo, tibout'chou, micro kiwi, tibou-ricot, tibébébourrik, tiboud'cat, bouti, bouchonette, Grib, p'tite peste, Gribouillette, la souris, ou bien d'autres encore tandis que certains me manquent et j'y repense avec nostalgie et toujours le coeur aussi déchiré de l'autre côté de la Manche. Combien de fois, n'ai-je pas rêvé d'entendre à mon oreille à nouveau, mon tibou d'amour, mon ange, ma tite angel blue ou ma ptite peste d'amour, mais seulement de sa bouche à lui... Toutefois, si certains passaient par là, alors même si je ne suis pas en mesure, par pudeur, parce que je n'ose pas alors qu'ils sachent que je dis "je t'aime, je pense à toi et tu me manques". Si par le plus grand des hasards, un autre "J" d'outre Manche venait ici, alors je n'ai juste rien à lui dire, car je crois que ce serait à lui de dire avant tout, mais ne "rêvons" pas....

Cependant pour la plupart je suis et resterai Kty ou... Tibou et maintenant place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne autant vie et aux sentiments qui s'en font muses, alors carpe diem et c'est parti !

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 04:01

Il y a des hasards, des coïncidences de la vie qui font qu’on retombe plus ou moins dans les mêmes schémas, malgré soi. On prend des leçons de ce fruit, sans pour autant avoir pu l’éviter. On ne saura jamais pourquoi untel vient plus vers soi que vers quiconque. On ne saura jamais comment ça a pu se faire, comment s’est intervenu dans la vie, juste là, comme ça, presque jeté au milieu comme un pavé dans la mare. On prend. On assume. On gère. On explique. On se retrouve à expliquer fin décembre, exactement la même chose qu’on expliquait fin janvier de la même année. Toutefois, entre temps, on a évolué. Des choses se sont passées pour soi et puis… satané mois de décembre qui fait aussi référence pour soi au même sujet. Pas toujours facile de faire front, mais là, c’est à croire que c’est la vie qui met à l’épreuve, qui veut juste savoir si elle vaut le coup. Alors elle décoche sa flèche sans qu’on s’y attende et l’envoie à une telle vitesse que la réaction doit être aussi vive. D’un coup, on a l’impression que l’année qui vient de s’écouler ressemble presque à ces feuilles de papier sur lesquelles on s’amusait, enfant, à déposer des tâches d’encre sur une moitié, pour ensuite les refermer et imprimer le même dessin, en miroir, sur l’autre côté. Situation inverse et analogue à la fois. C’est comme ça qu’on se retrouve plantée, au beau milieu de l’après-midi, la tête dans son 40 de fièvre, pas vraiment fraîche. Toujours et encore la musique dans les oreilles, pour rester éveillée, la caféine à portée de main et on croit que ça va suffir à motiver.


Et puis, d’un coup, il intervient. Surgissant de nulle part et sans savoir toutes les interrogations et émotions qu’il va susciter, sans qu’on demande rien, il parle. Il parle encore et encore. Il est brisé. Il vide son sac. C’est décembre et il est perdu dans ses pensées. Il n’arrive pas trop à les gérer. Ses idées restent bloquées deux années en arrière. C’est encore pareil. Toujours la même histoire qui vient coller à la peau. Lui, c’est son père, puis son grand-père dans un geste désespéré qui a suivi. Alors c’est parti. On fait fie de soi-même, on fait fie de ce qu’il s’est passé pour soi, juste quelques semaines plut tôt, juste aussi le 15 décembre 2007. On fait fie de tout ce qui touche. Ou plutôt non, on fait avec. Et on explique. Inlassablement, on remet encore les choses dans l’ordre. On sait que ces mots là sont vrais. On les connaît par cœur. Ils sont l’expérience de tout ce que l’on sait. C’est tellement facile de savoir quand on a connu les deux côtés de la barrière… Est-ce que cette fois ça va toucher ? On ne sait pas. Après tout, on a bien échoué onze mois plus tôt. On en constate malheureusement tous les jours le résultat. Le message n’est pas du tout passé. On prend là justement, la revanche de cet avant. Plus la peine de donner dans une quelconque douceur de propos. Ca n’a pas vraiment été le succès avant, alors autant passer en mode électrochocs.

 

Finalement, on a fui la situation qu’on redoutait depuis quelques jours, et on se rend compte qu’ici, on assume plutôt bien, voire même très bien. Normal. L’impact n’est pas le même. Pas la même personne. Ca change toutes les données. On était sensé donner un cours de français là, et puis, c’est devenu une leçon de vie, pour soi. L’autre, en face, explique son grand désir, dans toute sa déprime, de vouloir rejoindre celui qui a fait faux bond à la vie. On retrouve alors au fond de soi des sensations bizarres. On comprend. On comprend mais on n’accepte plus ce discours. Trop longtemps on a accepté de compatir là-dessus. On a vu jusqu’où ça a mené. Pas question de replonger dans ce sordide qu’on refuse simplement parce qu’aujourd’hui on sait, plus que jamais. On se bat. La seule arme utilisée c’est les mots. C’est celle qui va faire que les maux vont sortir. Alors, inlassablement, on continue. On fait presque une plaidoirie. Ca pourrait être celle de la vie. On explique encore et toujours, tout ce qu’on a expliqué à d’autres, tout ce qu’on lui a expliqué à Lui.

 

A vouloir le fuir pour un moment, à vouloir souffler parce qu’on se sent impuissant, souffrant de sa souffrance, on se demande si c’est le bon choix. C’est fait, c’est comme ça. De toute façon au milieu de tout ça, ça ne change pas le débat actuel. Là, c’est plus le même. On se dit que l’expérience qu’on a acquise auparavant va faire qu’on ne va pas commettre encore la même erreur. On va y aller « franco ». On va être trash dans les propos mais on va faire en sorte d’employer cette fois le « remède » qui va secouer l’autre. Finalement, on s’aperçoit qu’on aurait peut-être du utiliser cette façon d’agir plus tôt, en d’autres mois… C’est trop tard pour ça. Dommage. Et puis, il parle de son entourage plus ou moins proche. Et là, on se rend compte combien on comprend aussi ceux qui sont autour de lui.

 

Cette présence féminine, proche et éloignée en même temps. Pauvre d’elle, qui se désespère de ne pas voir de réaction positive dans tout ça. Elle finit par penser qu’elle aurait mieux fait d’être à la place de ce père, pour qu’il soit plus satisfait. Au moins, ça ne lui aurait pas manqué. Elle est là, vivante, et lui, seul ce défunt lui manque. Je la comprends. Combien de fois et encore aujourd’hui, encore plus depuis ce mois de septembre, cette idée ne m’est-elle pas venue dans la tête ? Je ne saurais le dire. Pas plus tard qu’il y a un mois, les yeux dans les yeux en silence, sans qu’Il s’en aperçoive, j’avais cette interrogation qui ne m’a jamais quittée depuis : Et toi, avoue que tu aurais préféré que je ne m’en sorte pas, et que les rôles soient inversés entre elle et moi ? Ce genre de question qu’on ne peut qu’affronter au fond de soi-même. Pas la force de donner les mots en face. Pas envie de blesser. Est-ce que ça le blesserait ? On ne sait pas. Pour soi ? Non, probablement pas. Pour Elle, oui, sûrement. On sait qu'aux prochains regards croisés, on aura toujours les mêmes idées, les mêmes interrogations, sans jamais les énoncer.

 

On n'ira pas crier, hurler, qu'on est là. On n'ira pas faire tout pour attirer l'attention sur les vivants. D'autres ont voulu user de ce genre de procédé et on a bien vu l'effet produit. On a été lassée voire même dépitée par ce genre de manifesations qu'on a trouvé si pitoyables. On va pas jouer cette même comédie, alors qu'au fond, on a presque envie de s'excuser d'être à la place qu'on est... De toute façon, on ne sert à rien de ce côté-là, on a en parfaitement conscience. On ne sert à rien parce qu’Il ne veut pas de l’aide qu’on pourrait apporter, du soutien. On ne peut qu’assister au spectacle, et constater, parce que si elle n’est pas si apparente que cela de toute façon on la ressent, toute la souffrance qu’Il endure sans vouloir de la main. On se révolte. On n’y peut rien. De toute façon, Il ne veut pas qu’on soit là, alors autant s'éloigner. Autant faire partie de la cohorte du passé. Définitivement ? On ne sait pas. Au moins pour un moment. De toute façon, ça fait trop mal pour assister à ça, sans rien faire, sans lever le petit doigt. Alors on prend cette revanche en plein milieu d’après-midi. On prend la revanche la plus impromptue. On espère presque y trouver le réconfort de ce que l'on est blessé de sa souffrance à Lui : en vain, mais on essaye... On s’y accroche et finalement si ça n’a rien apporté de plus à soi, au moins, en face, on sait que ça a fait du bien… Quant à Lui, on sait que de près ou de loin, dans les mots ou dans les silences, on sera toujours touché par sa souffrance. Faut juste faire avec. Pas le choix. C’est comme ça. De toute façon à quoi bon...  Il est sourd et distant. Rien d’autre ne l’atteint. Rien ne le fera changer. Enfin… en ce qui nous concerne. C'est là qu'on apprend que dans la vie, pour une fois, il faut savoir se résigner même si on y laisse des plumes au passage, peut-être simplement parce que, j'aurais pu fermer, oublier toutes ces portes, tout quitter sur un simple geste mais tu ne l'as pas fait. J'aurai pu donner tant d'amour et tant de force. Mais tout ce que je pouvais ça n'était pas encore assez...

 

 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:51

T’es pas née en 17, t’es pas née à Leidenstadt. Lui non plus, d’ailleurs. Toi, c’est sur les hauteurs d’un rempart, dans une ville illustre inconnue, aussi discrète qu’est ta vie. Lui, c’est près de la capitale, pas loin de là où il habite. T’as pas connu la guerre. Lui non plus d’ailleurs. T’as pas connu la misère, la plus profonde et la plus matérialiste, celle qui te laisse choir sur le pavé de la rue. Lui non plus d’ailleurs.

 

Au milieu de tout ça t’as quand même connu la guerre, celle de tes sentiments, celle qui prend chaque jour un peu de toi. Lui aussi d’ailleurs. La misère humaine tu connais, celle qui est bien faite de la vénalité, des coups bas en tous genres, de l’hypocrisie, des mensonges à répétition, la lacheté ou voire la versalité des autres… Cette impression d’avoir le cœur retourné dans l’estomac, qui oscille constamment entre deux champs de bataille : Austerlitz et Waterloo. Tiens ! Quelle coïncidence, Napoléon… En plus c’est même pas fait exprès sur ce coup-là. Peut être parce que ça te ramène à des valeurs stratégiques qui font que tu privilégies l’efficacité à la sensibilité. Oui, bien sûr la stratégie… Ca serait tellement facile de pouvoir l’appliquer à ses propres sentiments… Oui, sauf que c’est tout ce que tu  voudras, sauf possible. Alors t’encaisses, jour après jour, t’encaisses encore et toujours. Après réflexion, tu te rends bien compte que ce n’est pas Austerlitz ou Waterloo que tu connais. Dans toute cette stratégie, c’est beaucoup trop « humain » et limité dans les pertes. Toi, au jour le jour, tu vis du Verdun au fond du cœur, tout comme lui.

 

Tu sais que ça pue le pavé tout ça, que tu vas encore délayer. De toute façon, ces derniers temps tu donnes pas vraiment dans le texte court. Et puis, tu vas l’avoir le courage de dire le fond de ta pensée ? Ou pas… Ca a jamais été très facile pour toi de dire exactement ce qu’il en est, parce que c’est tellement plus simple quand tu te sens pas affectivement impliquée,  mais là… tu sais que c’est pas la même histoire.

 

T’as voulu comprendre une autre histoire, t’as voulu trouver des clés qui n’en sont pas alors tu t’es plongée dans une lecture sordide. T’as passé en revue des historiques qui t’étaient pas forcément destinés et au milieu de tout ça, t’as pas trouvé les réponses qui expliqueraient un comportement si trouble pour toi. Par contre, dans tout ça, t’as bien compris que l’autre interlocuteur était pas vraiment indifférent à toi, même plutôt le contraire, même si c’est pas un scoop, même si c’est pas un mystère. Mais parmi tous ces échanges, t’as lu des trucs qui t’ont accrochés la pensée, qui te laissent dans un état de doute encore plus profond. Alors, quand tu lis et tu réfléchis, tu t’aperçois que t’es jamais vraiment claire dans ce que tu montres et de fait, tu laisses croire par ton attitude des choses qui sont fausses. Tu culpabilises et t’es presque obsédée d’avoir laissé présumer qu’il était unique objet de ta vie, que sans lui, il y avait rien à côté. Forcément qu’il a flippé, t’aurais réagi comment à sa place ? T’es même pas fichue d’avoir le courage d’aborder le sujet avec lui.

 

De toute façon franchement, ça servirait pas à grand-chose, tu t’exprimes tellement mal quand tu lui parles. T’as jamais vraiment été capable de communiquer exactement le pourquoi du comment avec lui quand il s’agit de vous deux. Alors tu te sens gênée, la boule au ventre de pas savoir comment et quoi dire, mais c’est pas grave puisqu’il s’en rendra pas compte. Faut dire qu’il a de quoi faire en matière de préoccupations alors il a largement sa dose de ce côté-là. Malgré tout ça, malgré tes états d’âme, qui sont finalement pas si catastrophiques que ça, tu gères plutôt bien la situation.

 

Et puis, l’élément perturbateur intervient d’un coup. Trois heures de Skype et c’est pas l’apocalypse mais bon…déjà que tu oscillais pas mal parmi tes doutes en luttant pour acquérir des semblants de certitudes, ça vient pas simplifier les données. Alors dans tout ça, maintenant, c’est toi qui as la trouille. La claque que t’as pris en pleine figure, t’as vraiment pas envie de te la reprendre avec lui. En plus, tu connais, tu sais ce que c’est puisque t’en sors à peine. Enfin, en sortir c’est vite dit parce que tu voudrais bien effacer le ressenti de ta mémoire, de ton cœur mais bon… malgré toi ça reste présent et tu restes aux aguets. Summum de tout ça, tu sais en plus que tu tricheras jamais avec lui, tu peux pas et en plus tu veux pas. Pas la peine d’aimer si c’est pour se protéger, pas la peine d’aimer si c’est pour tricher, autant avec soi-même qu’avec l’autre. Ca t’intéresse pas les faux semblants, lui non plus d’ailleurs. Ca tombe plutôt bien. Au moins un début d’accord tacite sans avoir de négociations à faire (Tiens ! La juriste refait surface. Décidemment, tu te referas pas hein).

 

Et puis, avec le coup que t’as pris, là, quelques heures plus tôt, tu as besoin d’écrire, de mettre des mots sur tout ça. Alors c’est parti, le clavier s’agite sous tes doigts. Bizarre, les mots coulent à flot sans même que tu ais besoin de réfléchir. Tu te permets même d’aborder un style pas très proche du tien. Presque une rengaine qui balance entre nostalgie et réalisme. Paraît qu’c’est la vie… Tu sais que ça va toucher, tu sais que c’est pour les mêmes raisons que toi, enfin tu crois… Après tout, il est tellement mystérieux derrière son ouverture que tu sais plus trop en fait. Mais bon, à histoire « analogue », ressenti « analogue ». Surtout quand bizarrement, lui et toi avez des événements intervenus dans vos vies, qui donnent des résultats similaires. A croire que par moment, vous êtes la copie de l’autre, en étant totalement différents. N’empêche qu’au final, tu sais bien qu’en lisant ça, si avec un peu de chance il le prend pas pour lui, alors il comprendra très vite de qui il s’agit. Et là, stupidement tu fais lire. Tu prends soin d’expliquer qu’il est pas le sujet mais de la façon la plus idiote, tu le plonges peut-être dans ce que tu voudrais pas le plonger. A cela il répond, c’est très (trop) vrai. Et toi tu sais, parce que t’as bien compris que… c’est pareil.

 

Bizarrement tu balances entre chien et loup, entre la nuit et le jour, entre gris clair et gris foncé. T’as envie de lui faire comprendre qu’il est pas l’unique centre d’intérêt de ta vie, que plein de choses te font treaper, que des dialogues s’installent avec d’autres etc… Tu voudrais bien qu’il comprenne tout ça et tu sais pas comment faire. Alors, t’es toujours aussi douée et tu envisages de couper presque les ponts avec lui, au moins un moment, histoire qu’il puisse s’apercevoir que t’as pas forcément besoin de lui pour exister. Tu commences à le prévenir doucement, envisageant cette alternative possible. Tu sais que ça sera pas si évident que ça. Non pas parce que c’est te mentir à toi-même et minimiser ou surestimer de l’importance qu’il a pour toi etc… mais juste parce que t’en as pas forcément envie. En plus, ça fait pas si longtemps que ça, le dialogue n’existait plus du tout. Les horizons étaient définitivement clairs et tu te résignais d’ailleurs à faire une croix sur lui. Pour lui, tu sais pas mais pour toi,  t’as vu le fiasco que c’était d’ailleurs. C’est bien compliqué tout ça dans ta tête. Comment faire comprendre les choses, sans en faire pâtir la relation que vous rétablissez doucement. Après tout, le dialogue est bien de retour mais bon, t’as toujours l’impression gênée de pas savoir dire ce qu’il faut quand il faut. En même temps t’es plus réputée pour ta spontanéité que pour ta diplomatie. Tu sais pas trop si tout ça va faire un bon amalgame.

 

En fait, t’as la trouille. Au moins, t’as la décence de le reconnaître, c’est déjà ça. Maintenant, à toi de faire avec. Et puis, c’est pas parce que t’as pris une grosse claque d’un côté que c’est partout pareil. C’est pas parce que t’as eu le sentiment de trop en demander que ça sera le cas ici. De toute façon t’as fait ton choix là-dessus : quitte à serrer les dents, tu demanderas rien parce qu’au final ça évitera les soucis. En plus, t’as pas envie de forcer la main, pas envie de forcer non plus le « destin ». Beurk !! T’aimes toujours pas ce mot là ! Le destin, c’est la fatalité même que tu as tendance à refuser. Oui mais bon, que tu le veuilles ou non, que tu l’aimes ou pas, ça reste le mot de la situation.

 

En plus, tu flippes un peu là, toi aussi, parce que de toute évidences, t'écris pas (si laborieusement) ce texte pour le jeter à la corbeille. Il apparaîtra bientôt sur ton blog et t'es quand même pas trop débile pour savoir que, même sans se jeter précipitamment dessus, il va le lire. Tu sais aussi qu’il comprendra que ça peut être que pour lui, parce que c’est trop ciblé pour être pour quelqu’un d’autre. C’est peut-être pour ça d’ailleurs, que tu mets tant de temps, avec autant de difficultés pour écrire ces quelques lignes. D’habitude, un texte comme ça il t’aurait pas fallu plus d’une heure. Tapé au kilomètre, ça reste un exercice plutôt facile pour toi. Là, c’est pas la même histoire. T’es tout à fait consciente de la montagne de répétitions. En plus le style te plaît pas plus que ça mais bon, tu l’as choisi au départ alors tu l’assumeras jusqu’à la fin. Et puis, dans tout ce déballage d’idées, de pensées qui tournent dans ta tête, même si c’est pas les seules, même si c’est pas les primordiales, tu t’égares tout en continuant tes pas.

 

Après tout, tu lui dois un truc plus que tout. Ca, il le sait et toi aussi. Cette renaissance, c’est pas par hasard. Cette construction de toi, elle est pas l’objet d’un moment fortuit. Alors tu fonces. T’as pas envie de lui dire merci, ça tu lui as déjà dit. N’empêche que chaque aube, c’est à lui que tu la dois et t’as vraiment pas envie que tout s’arrête là. Tu rends ton hommage : tu vis. En plus t’as rien trouvé de mieux à faire que de vivre pleinement et d’assumer enfin ta passion. C’est pas trop tôt, il était temps… Enfin, mieux vaut tard que jamais, c’est ce qu’on dit après tout…

 

Et puis, au milieu de tout ça, alors que tu prends plaisir à faire les choses pleinement, laissant un peu plus de distance que d’habitude entre lui et toi, histoire de lui faire comprendre qu’il est pas le point unique de tout pour toi, tu ouvres rapidement la fenêtre msn et tu balances un « coucou bonne nuit » avant d’aller te coucher. Faut dire que les derniers jours ont plutôt pas mal enchaîné pour toi. Autant en émotions qu’en travail. Tu t’es tellement investie dans ton truc que t’as même pas fait gaffe à l’heure les trois quart du temps. Te laissant surprendre et repartir en speed parce que complètement à la bourre. Ouais. Mais t’aime ça. Tu balances donc un « bonne nuit » parce que c’est quand même le minimum et puis la discussion s’engage. De toute façon, tu viens d’allumer ta traditionnelle dernière clope avant le coucher et t’as un peu le temps de parler, pendant que tu remplis tes poumons de nicotine, de goudron et autres substances toutes aussi joyeusement bénéfiques pour toi.

 

Evidemment si le sujet n’est pas sérieux alors systématiquement tu vas le charrier. Ca tombe bien, t’es passée par hasard sur une phrase du forum, le soir même, qui est vraiment top pour ça. En plus t’as bien souri quand tu l’as lue, t’as su tout de suite de qui il s’agissait. Bizarre cette impression de capter aussitôt les allusions et à qui elles s’adressent. Que ce soit dans les textes ou voire même encore ici, t’as pas trop de difficultés généralement à faire la relation. C’est presque rassurant pour toi, parce qu’au moins tu sais que t’es pas ciblée, surtout quand il y a malaise. Et puis donc tu commences à le bâcher, gentiment sur ses écrits. T’avais pas prévu qu’il avait vraiment écrit. T’étais pas passée encore sur facebook donc t’avais pas eu l’occasion de voir l’annonce de son texte.

 

T’es claquée, tu commences à manquer de sommeil. Faut dire que de ce côté-là, tu t’es pas beaucoup ménagée ces derniers temps. Du coup, tu veux presque abréger la conversation pour aller au lit quand tu te rends compte du gros passage à vide. Tu veux une explication. Tu sais que même épuisée tu pourras pas dormir si tu comprends pas. C’est pas lié à lui, c’est juste ton sale caractère qui fait que t’es comme ça. Là, tu l’envoies au lit, tu simules d’aller également te coucher et tu commences à lire les textes. Tiens, il y en a deux. C’est rare. D’habitude c’est toujours un seul à la fois. Ben, tant qu’à faire autant commencer dans l’ordre, par le plus ancien.

 

Les gens croisés, tout le monde en a des dizaines à son palmarès. Bien sûr que tu retrouves, comme n’importe qui le lira, des situations du passé. Des images, des visages, des lieux commencent à te revenir en mémoire. De toute façon, ça s’apparente pas mal à ta rengaine parait qu’c’est la vie… tu bailles, tes yeux sont pleins de larmes de... sommeil, mais pas question d’arrêter ta lecture. T’as commencé, tu termines. Après, on verra. Là, tu passes sur le second texte. Dès les premiers mots, l’ambiance est différente. Déjà la couleur de l’écriture a attiré ton attention. Ben oui ! Violet ! Il déteste cette couleur ! Enfin bref. Tu lis.

 

Pour la première fois, tu prends une claque sur la lecture. Pas une claque par la substance elle-même, plutôt à qui il s’adresse. D’habitude, tu sais toujours à peu près. Tu te souviens pas t’être déjà plantée là-dessus d’ailleurs. Là, il y a un truc qui colle pas. Déjà le contenu, ça te rappelle d’entrée le texte que tu lui as fait lire avec sa réaction : « je comprends, c’est très (trop) vrai ». Et puis, l’après-midi d’avant, t’avais eu cette phrase qui te semblait si juste par laquelle tu disais qu’en quelque sorte, tu es la reine pour te planter, pour en demander trop et jamais aux bonnes personnes. Tu crois tellement cette phrase d’ailleurs que t’as rien trouvé de mieux à faire que de la coller sur ton profil facebook. Ce qui t’a ensuite valu un commentaire : « ou pas… ».

 

Bizarrement, t’es complètement déstabilisée parce que t’as presque l’impression d’être à l’origine de ce texte. Tu commences à te mordre les doigts d’avoir toujours été aussi directe. Mais bon, comme de toute façon c’est dit dans le texte, pas le choix. Il trouve toujours le moyen de se rendre compte si quelque chose ne va pas et au final, si tu dis pas ce qui se passe, tu sais très bien qu’il se rongera les sangs. C’est pas la curiosité, c’est juste lui et son sale caractère de tête de mule. N’empêche que ça te fait sacrément drôle de lire ce texte, de l’éplucher et d’y trouver l’essence de quelque chose que tu aurais pu dire. T’as pas forcément envie non plus de trouver en lui un impact blessant dans ton propre ressenti, ni même dans son expression. Tu rumines plus ou moins tout ça. T’es toujours claquée mais bon, cinq heures du mat c’est plus l’heure. T’allumes encore une clope. Tu sais déjà que dans quelques heures tu vas encore maudire ce cendrier plein de mégots, le brouillard autour de toi et ta respiration à moitié sifflante. Tu te maudiras toi-même de ne pas être plus raisonnable. Pour le moment, t’en es pas là. Tout de suite, t’allumes la clope qui va limiter ton stress, ou plutôt, assouvir ta vengeance sur tes mille et une questions qui occupent l’espace de ton cerveau.

 

Autant se mettre au travail. Si tu dors pas, fais au moins en sorte que ce soit profitable. Tu trouves le moyen d’ouvrir deux pages de MS Office. La première n’est rien d’autre que celle que tu utilises chaque jour. Document que tu noircis inlassablement de la vie de… Tu treapes assez sur ce boulot pour savoir que ça va bien compenser et te tenir en éveil, même pas besoin de caféine. La seconde page est complètement vierge.

 

Et puis, d’un coup, sans savoir pourquoi, alors que raisonnablement, pour une fois, tu n’as pas le casque sur les oreilles, la musique à fond, dans le silence de la pièce, un air vient capter ton attention, dans ta tête. Fredericks, Goldman & Jones. Vieille chanson. Si j’étais née en 17 à Leidenstadt… Etrangement c’est surtout le refrain qui te revient en mémoire et que tu fredonnes intérieurement. « On saura jamais ce qu’on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences. L’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou le plus beau ». En fait ça va plutôt bien au texte. Ca colle même pas mal. Si le contexte est différent, si c’est pas né(e) à Leidenstadt, si c’est pas né en 17, ça reste quand même l’image de ce que tu peux  bien te demander là, maintenant. Derrière la claque qu’il s’est pris et qu’il explique, le bourreau du moment c’est qui ? Toi ? T’en sais rien, mais au final ça colle plutôt bien pour que ce soit toi. Tu balances ça comme phrase msn, tant qu’à faire t’en fais autant sur facebook. Tu manques décidemment d’originalité mais bon… ça reste toi, ça reste vrai.

 

Tu vaques à tes diverses occupations. De toute façon, il y a  bien longtemps que t’as abandonné réellement l’idée de dormir alors autant être efficace. Cette seconde page de MS Office tu la conserves pour ton commentaire. Tu vas en faire un ou pas ? T’en sais rien mais c’est plutôt pas gagné. D’abord, tu te sens, pour la première fois impliquée vraiment par cet écrit. Ensuite ça te touche assez pour savoir que ça va pas être commode. Et enfin, pour finir, il y a déjà tellement de trucs qui tournent dans ta tête depuis plusieurs jours que tu sais pas très bien comment ça va finir tout ce texte, ou cette réponse. Enfin, le machin de plus que tu écriras quoi.

 

Dans l’après-midi, alors que tu planches dessus avec toujours autant de difficultés, une fenêtre msn orange qui clignote. Tiens ! C’est lui. Bizarre, normalement d’habitude il est pas là le mercredi. Lui, il parait plutôt intrigué par ton commentaire msn. Vous parlez vaguement, assez longtemps toutefois pour aborder le plus évasivement possible le sujet de ses textes. Histoire de vouloir te rassurer sur l’origine du second, tu tentes un nom. Après tout ça serait le plus logique de tous même si… Raté. En plus, tu manques pas de lui faire valoir qu’il déteste le violet et là, comme par hasard, il te répond que ladite personne en question aime le violet : coïncidence ou… Ca fait pas mal de coïncidences quand même mais bon… t’aimerais bien trouvé le truc dans ce qu’il va dire et qui va faire : Ah ! tiens ! Ben voilà c’est pas toi, ça peut pas parce que… Oui, mais le souci c’est qu’au fil de la conversation, y’a pas grand-chose qui vient démentir ça. A part une vague histoire de phrase sur msn, alors que la tienne était sur facebook, juste un détail de lieu qui changerait les données ? Le pire dans tout ça, c’est que connaissant bien l’animal, t’as pas trop de mal à savoir que, surtout si c’est toi, alors il te le dira pas.

 

Goldman retentit encore dans ta tête. Pas besoin de te la passer celle-là, elle chante toute seule dans tes souvenirs, n’empêche que tu te demandes bien encore si, sur ce coup-là, le bourreau c’est toi. On est tous victime ou bourreau, tour après tour, tous coupable ou innocent, selon les événements… Pour pimenter le tout, contrairement à d’habitude, t’as bien laché un nom mais il ne t’a pas répondu par « non, c’est untel » mais juste « non ». C’est pas la curiosité qui t’avait guidée alors, plutôt cette étrange sensation, cette appréhension d’être mise devant le fait accompli et d’avoir encore blessé. Bizarre comme tu te sens douée pour faire mal à qui tu veux protéger. T’as un don particulier pour ça. Déjà que t’es plutôt très impuissante à pouvoir l’aider. Ca te fait déjà assez rager en temps normal. Il y a bien longtemps que t’as compris que tu fais partie de cette catégorie qui peut apporter de l’aide à qui elle veut sauf… à ceux à qui elle tient le plus. Déjà que d'habitude, il est pas du genre à te faciliter la tâche. Limite tu lui tends la main, il snobe pas mais presque. Tout au moins, il trouve le subterfuge de changer opportunément de sujet ou voire même d’ignorer cette main tendue, refusant de la voir. Alors tu rages, encore et encore. Pas contre lui, mais contre toi-même. Tu voudrais trouver les mots, secouer les actes, faire en sorte que l’aigle noir qui va recourber ses ailes sur l’épaule de l’autre ce soit toi. Tu voudrais protéger de tout ce qui peut blesser sauf que justement, tu fais partie peut être des éléments blessants. T’en sais rien, c’est comme ça.

 

Au final, t’auras pas fait de commentaire. De toute façon, t’avais pas lieu d’en faire. Enfin tu crois. Après tout t’es sûre de rien, mais bon… t’as pas forcément l’impression de faire partie du passé et pour le second texte de toute façon ton incertitude est bien trop grande pour plonger là-dedans. Finalement t’as pas la réponse, tu sais pas si c’est toi ou pas toi, même si tu fais le vœux que ce soit… enfin, tu verras bien. Même si il y a pas mort d’homme, t’as quand même fait ton pavé. C’était un peu à prévoir. En plus tu t’es bien employée à délayer. Bravo, tu excelles plutôt pas mal dans le domaine, histoire de noyer l’important au milieu du reste. Ca, c’est bien toi. Oui, mais c’est comme ça. Et puis, que tu saches ou pas, ça va changer quoi ? T’as jamais voulu tricher, alors c’est pas maintenant que tu vas commencer. De toute façon, le jour où tu commenceras comme ça, tu sauras qu’il est temps pour toi de partir sur la pointe des pieds. Mais tu veux pas. Et puis... On saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences. Et si il y avait rien d'apparence ...

 

 


Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:48

Rentrer sous la pluie, détrempée par le déluge. Dans le froid humide de l’hiver où la température chute d’heure en heure. Rester glacée sans y prendre garde. La colère envahit l’être à ne plus trop savoir comment contrôler cette révolte qui anime l’âme. Ruminer encore et encore, les pieds trempés par les flaques. Claquer des dents violemment, sans être capable de dénoncer les coupables : le froid et la pluie ou l'énervement et le dépit de l'instant ? Vouloir le repos, au moins pour un moment, sans même pouvoir y prétendre. Les mots qui semblent injustes, prononcés quelques heures plus tôt, résonnent encore dans la tête, tranchent le cœur comme un couteau. Bénir cette eau qui tombe du ciel, qui masque si bien ces larmes qui coulent rageusement malgré soi. 

 

Alors on monte le son. Le baladeur est là pour ça après tout. Fichue playlist, ça aide pas, mais malgré tout, il reste juste à espérer que les notes de musique vont assourdir tout de cet émoi, tout cet effroi. Madagascar retentit à faire vibrer au plus fort les tympans. Autant s’attarder encore sur ce morceau, plutôt que sur les mots qui en ont encore trop dit.

 

Une fois de plus les mots des maux ont encore frappés. Cette fois, les maux ont surpassés le résultat probablement espéré. C’était pas le moment. Déjà les doutes depuis quelques temps. Aujourd’hui c’est peut être l’ultime qui frappe encore plus qu’on l’imagine.

 

Y’a pas à dire, cette chanson, elle est sublime.

 

Cependant même le son monté au maximum, ça évite pas les interrogations. La pensée s’évade et on ne peut la retenir, telle une prisonnière échappée de sa tour d’ivoire. Quelle tour ? Quelle cage dorée ? Tout  n’est qu'apparat, tout n’est qu’insipide. Y’a pas un conte de fées dans les parages ? Ca ferait du bien de souffler, de respirer...

 

Replonger malgré soi dans ce qui est de plus bas, ce qui fait l’infortune, la ballade des gens malheureux, la complainte des gens heureux. Se dire qu’il faut du temps, prendre la patience et en faire son arme de défense. Se défendre sans être coupable, sans être même partie prenante, c’est bien le comble ! Encore une justification, encore devoir faire preuve, alors qu’on aspire simplement à une justice de cause plus vraie. Dire non à défendre l’indéfendable devient source de problèmes et d’injures.

 

Droit comme un I, l’autre devient ennemi. Il exhorte à laminer alors que la cause semblait juste au départ. Dire non, dans cet apprentissage, si peu aisé et tout prendre en pleine face. Vouloir alors, encore une fois, se recroqueviller sur soi, dresser des murs si hauts qu’on restera inatteignable, si hauts que personne ne pourra les franchir, et qu’on se sentira un peu protégé de tout ce qui fait mal. Mettre tout le monde dans le même lot, pour être sûre de n’en oublier aucun. Les mettre tous au même niveau, même si on sait que c’est une hérésie, et qu’on en fera rien.

 

Le froid s’intensifie, la pluie traverse les vêtements mouillés, vient transpercer la peau et glacer  un peu plus les os, alors que la nuit commence à tomber. Si par miracle, ce soir, la fièvre n’est pas au rendez-vous alors c’est sûr, demain, elle viendra foudroyer et faire payer cette impudence de défier ainsi la météo. Ce défi de vengeance qu’on inflige à soi-même, juste parce qu’on ne peut pas le faire subir à qui l’on voudrait qu’il soit.

 

Monter encore le son. Cette fois il est au maximum. Façon comme une autre de se couper du monde. La playlist fait son œuvre. Après tout on l’a choisie… elle est idéale et correspond plutôt bien aux circonstances. Entre « Veiller tard », « This I love », « Le tunnel d’or », « La nuit je mens », « Acacias », « Carpathian Ridge », « There was a time », « Mad World » et « Madagascar », il y a de quoi faire en la matière..., manque plus que Programme et le tour est joué...

 

Le genou à terre, ne pas s'admettre vaincue. Etre abattue par cette balle qui a tracé sa trajectoire vers soi. Ne jamais l’avouer au sniper qui l’a tirée, ne jamais le reconnaître. Rester fière et se tenir campée, droite, sans montrer ses défaillances. Soutenir fixement le regard, offrant des yeux encore plus glacials que l'hiver de l'hiver... Tomber face contre le sol, le visage dans la boue. N’en laisser rien paraître et faire comme si, juste parce que ça serait leur donner trop de joie, leur laisser le goût doucereux du miel de ce qu’ils s'imaginent déjà être leur victoire. Faire encore face, se relevant juste pour ne pas donner raison quand la déraison a pris la place depuis si longtemps. Ne pas montrer qu’on est atteinte. Ne pas montrer qu’on est blessée. Jouer la comédie, juste pour ne pas assouvir la satisfaction de l’ennemi. C’est là que, sans vraiment savoir pourquoi, on se dit d’un coup qu’on est passé d’un « p’tit rien dans un monde de tout » à un « grand tout dans un monde de rien ».

 

Se remettre en question, une fois de plus. Se dire que malgré tout, ça n'est pas par hasard qu'on subit des attaques aussi fortes. Repartir au fond de soi, fouiller au plus profond de sa mémoire pour chercher l'erreur commise, celle qui aurait déclenché cette avalanche. Ne rien trouver. Passer méthodiquement en revue tous les événements et ne toujours pas comprendre. Alors finalement devoir se plier à une conclusion qui apporte un semblant de réponse aux doutes si présents. Peut-être qu'on est juste pas fait pour ça. Peut-être qu'on mérite ces foudres qui s'abattent sur soi. Après tout, ça irait bien de paire avec le reste. Peut-être qu'à trop vouloir de soi on demande trop aux autres. On choisit pas les bonnes personnes, c'est certain. On choisit pas non plus les bons chemins. Après tout, on aura peut-être jamais droit au paradis... 

 

Continuer malgré soi, de se sentir responsable de la tâche à mener, celle qui nous incombe, qu’on a accepté. Se débattre parmi ces doutes si nombreux ces derniers temps, ces doutes auxquels on voudrait tant une réponse pour se rassurer. Ces doutes auxquels on voudrait tant échapper...


Marcher dans le froid humide et noir de décembre. Errer machinalement sans prendre garde au chemin que l'on parcourt. Plaquer ses mains sur ses oreilles comme pour s'imprégner de cette chanson encore et toujours. Qu'elle devienne obsédante et distrayante, qu'elle anihile toutes ces pensées ! Sentir le son augmenter encore d'un cran sans même l'avoir touché et se laisser submerger par ce morceau si prenant, si envahissant. Il devient le salut du présent. Celui auquel se raccrocher à ce moment. Qu'il vienne au secours et empêche de ressasser encore  toute cette soumission !


Après tout le doute ne meure jamais… ça reste peut-être le mode de pensée, ça reste peut-être réservé à ceux dont on fait partie, ceux qui chanteront jamais la ballade des gens heureux mais qui seront toujours sensibles à celle des malheureux ou la complainte des gens heureux...


Et le couplet retentit encore plus fort et trouve un impact en moi, devenant viscéralement présent, bien plus encore que par le son, bien plus encore que par son rythme. Juste par cet indéfinissable qui prend et qui ne lache plus :

"I won't be told anymore
That I've been brought down in this storm
And left so far out from the shore
That I can't find my way back, my way anymore

No I won't be told anymore
That I've been brought back in this storm
And left so far out from the shore
That I can't find my way back, my way anymore

No, I..
No, I... "


Bordel, but I have a dream, me too !!!

 

 


Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:44

Y’a des gens qui passent, d’autres qui trépassent.

Y’a des gens qui restent et d’autres qui s’en vont.

Y’en a qui sont là et qu’on voudrait pas,

Y’en a qui sont pas là et qu’on voudrait avec soi.

 

Parait qu’c’est la vie, parait qu’c’est vivre ainsi.

Parait qu’il faut s’y faire, et qu’ça fait pas d’nous des cœurs de pierre.

 

Et toi t’es là et t’es pas là en même temps,

Dans toute la contradiction d’un ballet d'moments.

Un « coucou-salut-tu vas bien » et déjà le sourire sur les lèvres

C’est l’instant où on s’apercoit qu'final'ment  c’est qu’une trêve.

 

Parait qu’c’est la vie, qu’c’est comme ça qu’on grandit.

Parait qu’c’est pas grave, même si not’ cœur d'vient une rave.

 

Et pis d’un coup on sait qu’c’est vrai.

On s’demande pourquoi s’acharner.

Quand y’a plus d’complicité,

On choisit la facilité et les banalités

 

Parait qu’c’est la vie, qu’c’est pas la mode qu’au pays.

Parait qu’c’est l’évolution, même quand au fond d’nous c’est la révolution.

 

Y’a des gens qui vont, d’autres qui vont pas.

Y’a des gens qui restent, et toi tu restes ou pas ?

Y’a des gens qui s'ront toujours là, même si on voudrait pas.

Y’a moi au milieu d'tout ça qui m’demande si j’vais rester là.

 

Parait qu’c’est la vie, qu'c’est comme ça qu’on agit.

Parait qu’c’est pas un mystère et qu’il faut juste s’y faire.

 

Alors quand ça sonne creux.

On sait plus trop quoi faire pour être heureux.

S'retrouver c’est bien mais pour ça faut êt’ deux.

Et puis franch’ment, est ce que ça effac’ra les bleus ?

 

Parait qu’c’est la vie, qu’il faut la prendre ainsi.

Parait qu’faut prendre sur soi et pas gâcher l’moment qu’on a.

 

Y’a des gens qui y s’ront encore et toujours malgré soi.

Y’a toi qui vois pas et qui, probablement, t’attarderas pas.

Y’a moi qui fuirai et toi qui, probablement, m'retiendras pas..

Y’a des gens qui captent et toi qui capteras pas.

 

A quoi bon d’se poser la question,

De toute façon ça en f’ra pas la résolution.

Un brin d’fatalité s’abat et donne sujet à caution

A tout c’qui va pas et qui met l’cerveau en ébullition.

 

Parait qu’c’est la vie, qu’c’est comme ça qu’on grandit

Et maint’nant si je fuis, j’sais même pas qui aura perdu l’pari.

 

J’sais pas si tu pass’ras par là.

J’sais pas si tu liras.

J’sais pas si tu comprendras

Ou si tu comprendras pas.

 

Parait qu’c’est la vie et que j’dois m’y résoudre aussi.

J’sais pas si j’veux d’ce pari, et j’sais même pas si je fuis.

Si tu comprendras ou si tu comprendras pas.

Si tu m'en parleras ou si tu m'en parleras pas.

 

 


 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:36

Merci à ma tite bulle d'avoir pris le temps de m'aider pour que ce texte soit publiable sur forum dans un style adéquate au contexte.

 

Consécutivement à un article paru dernièrement sur  http://www.lesnumeriques.com/news_id-6793.html, sans aucune prétention d’entamer une polémique portée par un discours de politique politicienne ou bien de prôner un quelconque parti politique contre un autre, j’apporte ma réflexion sur un sujet d’actualité. Toutefois, je tiens à souligner qu’en aucun cas il ne s’agit de faire l’apologie d’une idéologie quelconque contre une autre, de me constituer partisane d’un parti politique d’opposition. En effet, que ce soit Mr Sarkozy qui demeure président n’est pas plus incitant pour moi à me poser de telles questions que s’il s’était agi de Mme Royal (ou Aubry, pour ne pas léser la mouvance de l’actualité socialiste). Il n’est ici, aucunement question des personnes elles-mêmes dans un but polémique mais seulement d’un regard sur les institutions, les compatibilités et les interférences des décisions avec notamment, les nouvelles technologies, les actions qui préservent ou entravent les libertés d’expression et de pensées ainsi que l’exercice du pouvoir par lui-même, au milieu de toutes ces notions.

 

Ainsi, en premier lieu, dans un souci d’équité (si cela s’avère possible), je soulignerais que, pour ma part, je n’ai pas trouvé, dans le ton de l’article, une quelconque agressivité mais plutôt, encore faut-il user du français pour le voir, un engouement de révolte face à un sentiment d’injustice. En revanche, pour avoir écouté s’exprimer ledit député sur les ondes des radios françaises, je ne puis m’empêcher de constater que celui de ce législateur reflète une réelle et considérable agressivité, préférant probablement l’attaque comme moyen de défense. Il est vrai, certes, que lorsqu’un projet n’est pas défendable et que son bien-fondé ne peut être expliqué, cela reste le meilleur moyen de donner publiquement l’illusion d’une certaine maîtrise et d’une maîtrise certaine dans une discussion qui n’en est plus une et devient simplement un dialogue de sourd. Certes l’article présenté ne revêtait pas un caractère totalement neutre comme peut le faire, en situation « normale », tout journaliste intervenant. Cependant, il faut savoir relativiser et un article « coup de gueule » ne restera jamais neutre. Ceci étant dit, et pour en revenir aux aspects mêmes des sujets qui font aujourd’hui débat, sachez que je m’interroge sur plusieurs points qui relèvent plus de réflexions d’application et de conformité engendrant et engendrées par bien d’autres dérives.

 

Tout d’abord, si l’on s’attache au problème même de la taxe sur les supports de stockage de données, cela devient du n’importe quoi dans la mesure où, maintenant, que vous le vouliez ou non, lorsque vous achetez un produit quel qu’il soit, il dispose presque tout le temps de technologies annexes que vous n’avez pas pour autant demandées et qui n’ont rien à voir avec la destination principale du produit en question (les téléphones portables sont là pour passer et pour recevoir des appels cependant ils disposent également de fonctions telles que appareil photo, lecteur mp3 etc…). Ceci, dans un souci d’uniformité, impliquerait donc de taxer presque tout et n’importe quoi !

 

Si je m’attache aux deux points suivants de l’article, il y a déjà beaucoup plus matière à développer ! En effet, tout cela n’est que dans un but non dissimulé de dégager des budgets qui serviraient (vous remarquerez l’usage du temps du conditionnel) à pallier les manques de crédits qu’appportent aujourd’hui les recettes publicitaires sur les chaînes du service public. Cependant, une fois de plus, plusieurs interrogations (et pas des moindres) s’offrent à nous. En effet, pour taxer l’internet (haut ou bas débit), il faut faire prévaloir l’usage des ordinateurs sur internet comme étant, en principale activité, l’usage télévisuel dans les foyers français (condition sinéquanone pour une acceptation du « grand public » et une justification « morale » de cette taxe). Toutefois, cela reste assez étrange dans la mesure où personne n’a jamais demandé à la télévision publique d’occuper un quelconque espace de diffusion sur le net et par conséquent, fait de leur propre initiative, il est assez malvenu de voir aujourd’hui les députés venir pleurnicher sur une quelconque taxe à ce sujet (je vous rappelle en effet que seules les chaînes publiques bénéficiant de ces crédits, on ne peut élargir ce reproche aux chaînes privées qui, elles, ne demandent rien). De surcroît, la destination principale d’un ordinateur et du surf sur le net est quand même l’application de tâches diverses et variées, souvent des travaux d’ailleurs, qu’ils soient scolaires ou professionnels, voire d’un accès culturel sur ce vaste espace qui nous ait offert aujourd’hui. Pour prendre un exemple grossier, cela reviendrait au même que de trouver normal qu’un client qui va chez son boulanger et commande une baguette de pain ressorte avec ladite baguette ainsi qu’un croissant. Le boulanger aura donné le croissant, certes non commandé par le client, mais quand il lui aura fait payer une taxe sur le croissant annexé à la baguette cela devient délictueux. Plus clairement, dans une forme privée, pour ce genre d’actes, on parle de forcing commercial. En conséquence, la justification de cette taxe par et pour l’utilisation première et normale d’un pc et du net à une destination audiovisuelle est totalement infondée. L’argument tombe en désuétude.

 

Si je porte également mon attention au problème de la diffusion de publicité sur les chaînes publiques, je dois aussi prendre en compte le fait (beaucoup plus grave à mon avis) de l’origine même de ce débat. En effet, que penser des intentions de notre bon président d’entamer ainsi une croisade « anti-publicités » sur les chaînes publiques quand le budget même de ces chaînes dépendra directement et uniquement du bon vouloir des politiques ? Je pourrais aussi pousser la réflexion personnelle plus avant, sans pour autant toutefois rentrer dans un discours polémique, sur les avantages/effets produits sur la principale chaîne privée française avec bien sûr, les implications affectives et personnelles entre la direction de ladite chaîne et la plus haute instance du pouvoir. Comment garantir une impartialité et une objectivité au service public qui se verra diffuser des programmes sous le contrôle du pouvoir ? La sanction pourrait devenir immédiate par des budgets raccourcis et une dérive vers un contrôle total sur les programmes, leur diffusion et surtout leur contenu qui, bien sûr, devra aller dans le sens de ce que le pouvoir en place veut faire diffuser (aussi bien au niveau de l’information que de la désinformation). En d’autres temps, sous d’autres formes mais avec des objectifs et des résultats similaires, le pétainisme a fait son chemin…

 

Cela reste les interrogations de base qui touchent à la notion de République, sous la forme, de concept originel de « bien public ». Le paysage audiovisuel public reste dans ce sillage et je m’interroge sur l’ingérence même du pouvoir dans ce moyen de communication qui tendrait, ouvertement, à devenir complètement dépendant sous toute sa forme, érigeant non plus France Télévision en tant que télévision publique mais télévision d’état. Je vous rappelle que la République s’attache aussi à des valeurs de démocratie, garanties par notre Constitution qui, après 4 républiques fantoches que l’histoire de France a vu défiler, a instauré une séparation des pouvoirs afin de garantir les valeurs de libertés, d’indépendance et de pensée individuelle. Certes, ce système n’est pas parfait et conserve des failles. Cependant, il reste assez efficace pour avoir su garantir jusqu’à aujourd’hui, une certaine liberté d’expression. Qu’en sera-t-il demain avec la quasi certitude des sanctions budgétaires qui tomberaient en cas d’informations « non convenables » pour les instances ? En effet, notre Constitution garantit une séparation des 3 pouvoirs en place (en théorie) : l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Toutefois, celle-ci, née le 04 octobre 1958, n’avait pas prévu, par l’avancée technologique de l’époque, l’ascension d’un pouvoir d’expression annexe au service du  peuple : le journalisme télévisuel.

 

Cette forme de contre pouvoir permet de diffuser l’information d’une façon bien plus large que les autres formes de presse. En somme, l’espace de libre expression journalistique reste bien plus menacé encore par cette tocade intéressée présidentielle. Pour preuve, les propos de notre cher député, sur les ondes de radio, qui vient demander à ses pairs de consentir à une révision parlementaire de la grille des programmes de France Télévision, avec la demande immédiate de suppression du journal national télévisé de France 3 à 19h30, au prétexte qu’une diffusion à 20 h sur France 2 est largement suffisante. Je m’interroge sur sa compétence en matière de conception des grilles audiovisuelles, alors qu’il reconnaît publiquement être totalement profane et sans expérience, ni information aucune sur cette activité. Une fois de plus, je ne peux que constater l’énorme pavé dans la liberté d’expression et de penser, qui est ici jeté. L’argument choc de ce cher député repose sur le fait que la pluralité de ces programmes engendrent, au cœur même du budget de l’audiovisuel public, des dépenses injustifiées, sans prendre en compte des paramètres tels que la diversité des sujets d’un journal à l’autre, la différence de point de vue du sujet en question voire même de la façon de traiter de celui-ci qui permettra ensuite au téléspectateur de se faire sa propre opinion. Quelle belle coupe à la liberté de pensée si chère à notre démocratie. Au moment même où nos propres dirigeants nous rabattent les oreilles sur les bienfaits du souvenir historique, prodiguant leur bonne parole et ne prêchant d’ailleurs qu’auprès des convaincus, ils sont ainsi les premiers à entailler et entacher les principes même de liberté, de démocratie et d’expression que nos prédécesseurs ont combattu avec leur sang ! Quel bel exemple !

 

 

Maintenant, si je considère également le dernier point de l’article qui fait référence aux taxes sur les vidéos en ligne je m’interroge sur la portée même de cette loi. En effet, d’un côté pratique, si (j’ai bien dit SI !) l’on accepte de se soumettre à cette taxe farfelue alors que va-t-il advenir réellement de son application ? En effet, considérons par un exemple deux sites tels que Dailymotion ou Youtube. Taxer les vidéos apparues sur ses sites pour le compte de l’audiovisuel est une utopie ! En effet, les vidéos présentées ne sont pas seulement artistiques. Bon nombre de personnes mettent en ligne ainsi, des vidéos anecdotiques familiales voire de leur vie de tous les jours. Quand sera-t-il alors de ces taxes face au code civil qui prévoit quand même le droit à l’image, à ses bénéfices ainsi que la protection de toute forme de production intellectuelle et/ou artistique etc… Comment les chaînes publiques françaises (en tant que personne morale) et à fortiori l’Etat (unique trésorier de l’audiovisuel) pourront justifier de recevoir des crédits à partir de taxes sur la propriété intellectuelle de tiers, de leur image ou de leur créativité,  sans que ce soit pour autant un impôt basé sur le revenu apporté par ce type de vidéos, quelle qu’en soit la forme vidéaste puisque les auteurs eux –mêmes n’auront tiré aucun fruit de ces créations ? Il y a là un débat qui me laisse perplexe. Je doute fortement de la constitutionnalité de ce projet qui vient directement interférer dans le code civil.

 

En outre, très adepte du partage de vidéos sur mon blog afin d’y exposer ce que j’aime etc…, l’absurdité de cette taxe vient toucher l’accès à la culture dans sa forme la plus simple et la plus spontanée. Qui, disposant d’un blog, n’a pas au moins une fois, sur un coup de cœur, partagé le lien d’une vidéo qu’il aura adorée, quelle soit humoristique ou plus sérieuse mais souvent, un moyen de communication et d’échange culturel ? A ce sujet, je relève le point concernant une labellisation des sites par le CSA. Que faire pour les sites tels que Deezer, formidable espace culturel où écouter les musiques les plus variées est possible ? En effet, doit-on tout labelliser au risque de sanctionner de bons sites aussi ? Parce que la richesse culturelle des sites tels que Deezer ne sera certainement pas au goût des « bons penseurs » puisque diffusant un large éventail musical et vidéo (par Youtube d’ailleurs !), il est bien évident que ce site, référence française dans le domaine, offre un choix qui ne doit pas forcément s’accommoder que d’une seule vision. Choisir le bon du mauvais… que de relens… sur le contrôle. Faire accéder à une pensée unique et encourager par un contrôle des informations reste souvent, au regard de l’histoire, du passé, un moyen sûr d’accéder à une forme de totalitarisme. Le contrôle parental est déjà en place, rien ne sert d’en rajouter car s’il n’est pas parfait lui non plus, la responsabilité parentale face à internet ne doit en aucun cas être substituée par un contrôle étatique, quelle que soit sa forme. Cher monsieur, je vous rappelle qu’en Chine aussi on contrôle internet pour le bien de la population…

 

Enfin, après les considérations d’ordre morales et pratiques de ces ubuesques décisions, je voudrais juste souligner qu’il ne s’agit pas de crier haut et fort contre l’injustice d’une taxe seulement pour élever la voix mais simplement pour dénoncer l’absurde quand il est face à nous. Je suis née dans un pays où la liberté d’expression était alors déjà acquise depuis longtemps, je mourrais (le plus tard possible) probablement dans ce même pays et je fais le vœu que ce soit dans les mêmes conditions. Quant au débat de répercussions de taxe, je ne ferais pas l’affront aux garagistes ou tout autre corps de métiers de vouloir leur imposer des frais, alors même que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Je vous renvoie  au rapport de la Cour des Comptes (institution française sérieuse qui ne peut être démentie !) qui épingle l’Assemblée Nationale (législateur à l’origine de ces taxes !) qui a fait exploser ses budgets de fonctionnement avec des chiffres qui donnent le vertige et auraient largement de quoi pallier le manque à gagner des espaces publicitaires dans l’audiovisuel public français. Vous comprendrez aussi que je reste, comme beaucoup d’ailleurs, assez désabusée de constater que les instances gouvernementales, non contentes de s’immiscer dans la grille des programmes de la télévision publique, se parent telles de blanches colombes, demandant la diffusion de programmes civiques sur les chaînes de France Télévision, durant les tunnels publicitaires des chaînes privées alors que les faits, dans les chiffres des comptes de la République, nous démontrent qu’ils ne sont pas capables eux-mêmes de la moindre parcelle de morale civique dans l’exercice du pouvoir. Quel cynisme à toute épreuve et quelle belle façon encore de nous prendre pour des crétins !

 

Et pour finir et rester dans le domaine des chiffres qui laissent aussi songeurs et nous font tourner la tête, même s’ils ne restent que de vagues exemples bien réels qui pourraient être classés parmi beaucoup d’autres :

-  Le Parlement et plus particulièrement des membres de l’Assemblée Nationale réclament l’application des taxes pour un montant de 50 millions d’euros afin de subventionner France Télévision.

 

-  Le 23 janvier dernier, Christian Estrosi s'est rendu à Washington pour défendre l'inscription du lagon de la Nouvelle Calédonie au patrimoine de l'UNESCO. A l'origine, il devait partir avec une délégation d'une dizaine de personnes à bord d'une ligne régulière d'Air France. Sauf que l'heure de départ ne convenait pas au secrétaire d'Etat qui voulait assister à tout prix à un pot à l'Elysée entre fidèles sarkozystes. Le cabinet du ministre a donc annulé la réservation d'Air France et réservé un Falcon privé pour... 138 000 euros.

 

-   Dès l'arrivée de la ministre Rachida Dati Place Vendôme, les dépenses de réception ont littéralement explosé pour atteindre la somme record de 270 000 euros à la fin de l'année, soit 60 000 euros de plus que le budget prévisionnel. Et l'année 2008 a commencé sur le même rythme : selon plusieurs sources, sur les trois premiers mois de l'année, le ministère de la Justice aurait déjà dépensé plus de 110 000 euros en frais de réception alors que le budget prévisionnel pour toute l'année 2008 s'élève à 180 000 euros. Pour tenir jusqu'à la fin de l'année, une rallonge de près de 100 000 euros aurait été décidée.

 

-  Les conclusions de l'enquête de la Cour des comptes sur le fonctionnement de l'Assemblée nationale sont sévères : les magistrats qui ont effectué cet audit dénoncent des "coûts de fonctionnements élevés et croissants" et demandent de "nécessaires modifications d'organisation et de procédures". En clair, la gestion des dépenses est très peu rigoureuse. L'argent coule à flots et est mal dépensé. Pour étayer leur propos, les magistrats de la Cour des comptes prennent un exemple surréaliste, le département "achat". Selon la haute cour, les services de l'Assemblée nationale ne disposent pas d'"une compétence éprouvée d'acheteur". En clair, les achats sont effectués sans véritable contrôle, sans concertation préalable. Et les accusations sont précises car en analysant les grands postes de dépenses (assurance, location de parkings, hébergements des députés) en 2007, les magistrats de la Cour des comptes ont estimé que plus d'un million d'euros de dépenses auraient dû être évitées. Par exemple, les magistrats ont découvert que lorsque des chambres d'hôtels étaient réservées, notamment pour des députés, elles n'étaient pas annulées en cas de désistement.

o   Première anomalie décelée par la Cour des comptes : l'élaboration du budget et des dépenses prévisionnels reste très approximative. En clair, l'Assemblée nationale bâtit un budget, réclame des fonds, sans savoir exactement comment elle va répartir ses dépenses. Par exemple, les magistrats de la Cour des comptes ont découvert que l'Assemblée nationale utilisait une dizaine de comptes bancaires différents dont la gestion est cloisonnée. Tel service dépense, utilise un compte bancaire, sans savoir exactement ce que fait un autre service qui puise dans un autre compte bancaire.
De la même manière, la gestion de la cagnotte de l'Assemblée nationale laisse à désirer. Chaque année, l'Assemblée nationale a des excédents, une partie est reversée au budget de l'Etat (le Sénat a gardé sa cagnotte intacte), et le reste est placé. Or, les placements sur les marchés financiers seraient faits un peu n'importe comment. Selon la Cour des comptes, la politique des placements de la cagnotte évaluée à 302 millions d'euros en 2007 aurait occasionné un manque à gagner de 1,8 million d'euros depuis 2001.

o   La deuxième critique formulée par la Cour des comptes concerne l'inflation des rémunérations des fonctionnaires de l'Assemblée nationale. D'après le rapport, cité par le JDD, "la rémunération des fonctionnaires de l'Assemblée serait supérieure de 75% à 150% à celle de la fonction publique. Ces fonctionnaires coûtent aussi beaucoup plus cher que leurs homologues européens. La part des frais de personnel dans le budget global est beaucoup plus élevée à Paris (25% au Palais Bourbon) qu'à Londres (15% à la Chambre des communes britannique) ou à Berlin (10 à 12% au Bundestag)".
En outre, les 24 hauts fonctionnaires les mieux payés de l'Assemblée perçoivent en moyenne 213 000 euros brut par an, ce qui, selon le rapport, est "particulièrement élevé compte tenu des avantages matériels et sociaux". En effet, ces hauts fonctionnaires bénéficient notamment de prêts à des taux très faibles (3%). Actuellement, près de 122 millions d'euros seraient mobilisés pour ces prêts très avantageux.

Le rapport de la Cour des comptes dénonce donc une gestion peu rigoureuse des dépenses. Commandé par le président de l'Assemblée nationale lui-même, cet audit ne devait pas être rendu public.

     http://www.politique.net/2008110301-les-depenses-de-l-assemblee-nationale-ont-fortement-augmente.htm


Consentir à l’absurde devient une conception atrophiée de la pensée qui s’apparente à rejoindre un troupeau de moutons stupides dénués de la moindre réflexion personnelle et seulement bons à être dirigés comme… des moutons ! Quand la contestation est fondée et argumentée cela n’est plus de la contestation pure, mais du civisme !

 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:24

Il y a des situations, des personnes, des rencontres…

Il y a des interrogations, des doutes, des suppositions…

Il y a des bonjours, des saluts, des au revoirs, des adieux, des bye…

Il y a la vie…

 

Et puis, il y a aussi ses moments, ceux qui sont dans une vie, comme des passages surréalistes, qui interviennent comme une grosse claque qu’on s’y attende ou pas.

Là, on s’interroge encore plus fort, on ferme les yeux, on serre les dents, on crispe les poings fermés et on va chercher au plus profond de soi-même, dans ce que l’on peut trouver comme ressource et confiance pour ne pas faillir, pour ne pas défaillir…

 

La vie nous réserve souvent des « surprises » que l’on voudrait bien éviter mais, des rencontres au détour du chemin, si inexplicables et inexpliquées restent encore plus troublantes et plus angoissantes devant les tournures qu’elles font prendre à l’histoire que l’on vit. Se croire plonger d’un coup dans un mauvais film de série B, un vieux « polar » qui n’aurait pas su être écrit de façon subtile, sans suspense, sans surprise, mais avec tout le décorum le plus cliché qu’il puisse être donné à un pavé digne de croupir dans un grenier.

 

Quelle est donc notre part de responsabilité face à autrui, à ce qu’il/elle ressent pour nous ? Doit-on se sentir coupable de monopoliser, malgré soi, l’attention et les pensées de l’autre quel qu’il soit ou quelle qu’elle soit ? Doit-on se satisfaire d’inspirer de tels sentiments en se complaisant dans un sentiment de satisfaction de son égo ou bien simplement agir dans la plus grande mesure du possible ?

 

Certes mes propos peuvent ressembler à un délire de mon esprit, bien plus qu’à un raisonnement sain et logique. Mais où se trouve le raisonnement ? Où se trouve la logique face à l’autre qui s’entête, s’acharne, entreprend cette croisade dans le but d’assouvir ses volontés d’acquérir ? Que comprendre ? Quelle attitude adopter ? Comment ne pas s’effrayer de se voir transformer en objet de future acquisition ? Comment ne pas vouloir fuir et crier, quand on s’aperçoit n’être qu’un outil fantasmagorique du délire d’un cerveau si peu équilibré ? Comment ne pas se laisser atteindre par les diverses tentatives pour blesser encore et encore, dans le seul but d’anéantir ? Comment ne pas vouloir se rebeller d’être l’enjeu d’un dogme de jalousie et de possessivité qui engendre une aspiration, une volonté forte de détruire l’être que l’on ne peut pas posséder ? Comment peut-on, à ce point, galvauder le mot « amour » pour n’en faire que l’illustration de « possession ». Comment peut-on prétendre aimer quand tout n’est que machiavélisme, manipulations diverses et jalousie persistante ?

 

Tout cela reste interrogation. Tout cela reste effrayant. Je ne suis aujourd’hui qu’interrogation. Je ne suis aujourd’hui qu’effrayée. Je me demande comment une personne X peut prétendre aimer Y alors que le seul but de X est de posséder Y comme une chose. Cela me fait peur que de voir à quel point X est capable de manipulations diverses, de harcèlements si faibles dans la mesure mais si persistants qu’ils sont à chaque fois une piqûre qui fait un peu plus mal que la précédente. Je n’arrive pas à comprendre l’attitude de X, qui se fait groupie de Y, sans aucune volonté de cette dernière, sans qu’elle ait prétendu à ce statut. X, aurait-elle un cerveau « malade », au point de faire une fixation si intense sur Y ? L’expérience et la reproduction d’un schéma déjà établi des mois plus tôt ont garanti à Y de se préserver de cet événement qui n’a rien de soudain. Cependant l’interrogation sur la complexité des comportements de X demeure en Y qui se demande comment canaliser des aspirations aussi malsaines. Quel est donc cet étrange phénomène qui pousse certains êtres à avoir une attitude aussi fanatique, à idolâtrer l’objet de leur convoitise, au point de vouloir sa destruction totale plutôt que de ne pas en obtenir la possession ? Je veux croire que cet esprit aussi malsain que malade se calmera, face à son échec. Je ne perds pas confiance. Je garde les yeux et le cœur sur mes objectifs et sur les autres. Face à cette attitude, qui reste aussi incompréhensible pour moi que négative, j’oppose ici toute la confiance que j’ai dans ce que l’esprit malsain veut détruire de mes relations et son échec alors, dans ce combat, devient ma victoire. J’irai jusqu’au bout, et j’anéantirai moi-même cette destruction si je le dois, mais seulement par obligation car je ne souhaite pas en arriver là malgré tout. Aujourd’hui, j’ai juste pitié de cet esprit malsain… Une pitié qui s’apparente aussi d’une certaine lassitude et d’un dégoût d’elle… On ne lutte pas contre ses sentiments : ils sont miens dans cet instant.

 

Un peu de musique, là où on voudrait peut être se retrouver dans un moment plus paisible...




Partager cet article
Repost0
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:22

Devant les délires et les illusions engendrées par Oya, là où certains ont cru y voir l’ultime vérité sur la femme, j’ai envie, aujourd’hui, afin de leur ouvrir les yeux, d’écrire un semblant de synopsis de la suite. Une suite bien évidente qui remettrait alors les « pendules à l’heure » et ferait descendre de leur petit nuage certain, dont j’ai dernièrement compris que l’idée de cette décadence de pensée ultra masculine, avait bien besoin de quitter la Lune pour remettre enfin les pieds sur Terre.

 

Rappel très rapide : Deux dynasties royales, l’une sur la Terre, l’autre sur la Lune. Le roi, son fils et un scientifique quittent la Terre pour se rendre sur la Lune et la découvrir. Là, étonnés à leur arrivée, ils y découvrent une civilisation complète, hiérarchie à l’image de celle de la Terre, avec un roi, ses gardes, sa cour et sa population. Le roi de la Lune a une fille. Elle rencontre le fils du roi de la Terre et tous deux tombent amoureux. Autour de cette idylle, vient alors l’exposition de la vie lunaire, avec un concept bien particulier auquel nous nous intéressons plus attentivement maintenant ; celui de la "femme utile" et de "la femme de luxe". Bien sûr, le roi, son fils et le scientifique terriens trouvèrent cette nouvelle façon de penser très idéale et à appliquer sans délai à leur retour sur leur chère planète. C’est édifiant de voir comment ce concept peut avoir un impact sur certains, les enflammant et les poussant à fantasmer sur une application réelle au quotidien. C’est aussi pour cela que je veux ici écrire la suite, bien rapide, bien résumée, mais qui, je n’en doute pas, mériterait un développement particulier et pourrait alors faire l’objet de la suite de cette pièce et Oya serait alors beau joueur, mais encore faudrait-il pour cela que ceux qui s’enflamment ne soient pas également membres de cet orchestre… La mauvaise foi… ce concept tant mis en avant par l’homme pour décrire la femme et pourtant tant utilisé par lui, pour faire taire la femme…

 

La suite : La fille du roi de la Lune et le fils du roi de la Terre décident de s’unir et afin d’officialiser les nouvelles relations entre les deux planètes, les deux rois, leur progéniture et les scientifiques et quelques femmes de la Lune, tendant à représenter le fameux concept lunaire, prennent le chemin, ou plutôt la trajectoire de la Terre. Les scientifiques n’avaient pas pris en compte certains calculs concernant la relativité du temps et celui-ci n’ayant pas eu la même valeur d’une planète à l’autre, bien plus de jours, de minutes, de secondes s’étaient écoulées sur la Terre, tandis qu’ils étaient tous sur la Lune. C’est ainsi que lorsque la « mission interplanétaire » débarqua sur Terre, le roi, son fils et le scientifique qui pensaient l’avoir quittée seulement quelques mois plus tôt, prirent vite conscience que cela ne se comptait pas en mois mais en années. En effet, bien des années s’étaient écoulées et toute la hiérarchie sociale qu’ils avaient connue avant leur départ était totalement bouleversée. Aujourd’hui, le roi ayant abandonné son trône, c’est la reine qui lui avait succédé, dirigeant avec audace et force d’intelligence sans jamais brimer la populace pour autant. Et puis…, peu à peu, les femmes avaient ainsi accédé à des postes clé, de plus en plus, au point de prendre un quasi-total contrôle des structures les plus essentielles ou emblématiques de la Terre. Effrayé de tout cela, le roi ne pouvait alors que se soumettre à ce nouvel ordre social. Son absence avait tellement fait l’effet d’un abandon historique de son trône qu’il n’aurait pu prétendre, à aucun moment, remettre en cause le bien fondé de ce nouveau principe de vie qui ne lui convenait pas. Toutefois, force fut de constater qu’il se résignait et décidait de convaincre son fils et la nouvelle délégation lunaire d' accepter également cela. Cependant, il n’avait pas prévu que si un concept "femme de luxe - femme utile" avait été si bien mis en place sur la lune avec tout ce que cela peut représenter de plus gratifiant dans la sournoiserie et l’orgueil masculins, l’inverse avait été mis en place, petit à petit sur la Terre (non pas dans un but d'asservir un sexe à l'autre comme cela avait été le cas sur la Lune, mais seulement par la supériorité flagrante et sans conteste de la Femme sur l'Homme terrien ; la femme terrienne, lasse des constantes tergiversations humaines qui n'aboutissaient inéluctablement qu'aux guerres, famines et catastrophes humaines avait réussi enfin à dompter l'insecte masculin si parasiteux pour le confort de vie). Ce ne fût donc pas sans effroi, qu’il découvrit le principe de la Terre, avec un concept nouveau si gratifiant pour la femme : le concept de "l’homme utile" et "l’homme kleenex". Un peu apparenté à celui pratiqué sur la Lune pour les hommes au détriment des femmes, il avait un caractère bien au service de la femme sur Terre. Ici, "l’homme utile" représentait celui qui sera bien pratique dans les tâches ménagères quotidiennes, les constructions etc… tandis que "l’homme kleenex", pas plus capable de penser sainement que "l’homme utile" (de toute façon il n’a bien jamais été vraiment demandé à un homme de penser sinon ce ne serait pas faire preuve d’une grande ouverture d’esprit mais cela relèverait d’une utopie !), mais qui disposait de certains « atouts physiques » qui lui permettaient d’accéder à une catégorie bien moins laborieuse par ses attraits charmants, restant à la disposition du bon plaisir féminin. Toutefois, même s’il n’avait pas une fonction bien précise en dehors de distraire, il avait l'avantage de disposer d'un confort de vie auquel "l’homme utile" ne pourrait prétendre mais sa place restait cependant bien plus fragilisée. En effet, la lassitude du produit nous oblige à changer pour un nouveau, et c’est ainsi que "l’homme kleenex" portait si bien le nom de son statut pour passer d’homme de divertissement à simple kleenex bon à jeter. Cependant, la femme terrienne avait le souci du détail, de l’économie, de ne pas polluer et plutôt que de jeter, elle recyclait par des échanges. C’est ainsi que des forums, des réunions et des marchés d’échanges d’homme kleenex avaient vu le jour un peu partout sur la planète, où des milliers de femmes s’échangeaient leur homme kleenex afin de renouveler leur loisir. Devant cette progression sociale qui semblait alors une idée magnifique pour la délégation féminine lunaire, elles prirent ainsi possession des idées si nouvelles et si merveilleuses auxquelles elles apportèrent leur adhésion totale. L’effroi de la gente masculine royale, qu’elle soit terrienne, qu’elle soit lunaire, n’avait pu motivé ces hommes qui ne pouvaient ici qu’accepter leur nouveau sort. La délégation féminine lunaire s’empressa, pleine de toute ces nouvelles et bonnes expériences, de retourner sur sa planète afin d’y porter cette « bonne parole » et de mettre en application ce principe si merveilleux. C’est ainsi que la Lune et La terre furent les meilleures amies planètes du monde avec des concepts mis en place "d’homme utile – homme kleenex" qui fit définitivement taire ces matchos si bien ancrés dans leurs idées stagnantes.

 

Ah c'est bon de rêver, mais comment ne pas vouloir y croire ? A ce concept ? Non ! Juste à l'idée de cette suite développée dans une pièce d'Oya Kephale. C'est bon d'imaginer se trouver dans le public, d'entendre les premières notes qui sortent des instruments... Fermer les yeux, l'espace d'un instant et imaginer alors le visage de ces musiciens, si prompts à reprendre les railleries les plus matchistes à l'encontre des femmes, se sentant alors si bien inspirés par cette oeuvre (si bien jouée lol), dans leur semblant de mea culpa "obligé". Enfin... un jour peut-être... Ce jour-là, s'il arrive, je veux mon billet, assister à cette représentation et j'imaginerai avec un délice non dissimulé...

 

Un peu de pub quand même pour quelque chose de bien :

http://www.oyakephale.com/

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Tibou
  • : Je suis de ceux qui aiment et non de ceux qui haïssent (Antigone).
  • Contact

Parfaite dans mon imperfection.
Je reste un ptit rien dans un monde de tout...

Dans le feu de la vie jusqu'au bout du noir de la nuit, se laisser prendre par ce silence assourdissant. Fermer les yeux et entendre enfin les notes de musique qui viennent envahir l'être, le faisant vibrer jusqu'à ce que son âme se mette à nue, offrande de la pensée. Carpe diem...



Place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne vie et aux sentiments qui s'en font muses, puisque... tu parles, tu parles c'est facile, même sans y penser...


              

Si j'avais su te dire

Sous les écailles grises
d' une coquille d' huître
dort une perle de nacre.
Et la mer se retire,
affleure les récifs
d' une barrière de corail.

Si j' avais su te dire...


A quoi bon l' immortelle?
cette fleur tout à fait morte
dont les pétales fanés
se dessèchent sous un globe.
Je préfère l' éphémère
dont le vol argenté
me rappelle à jamais
un éternel été.

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d' une virgule.
En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Mais voici déjà l' heure
où les ombres s' allongent,
où le mystère émerge
du pays des mensonges.
quand la lame de fond
des souvenirs remonte.
Où trouver l' élégance
de garder le silence?

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d'une virgule.

En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Et quelqu' un reprendra
cette chanson pour toi
avec des mots plus forts,
avec des mots plus justes.
Chanter à ta mesure,
ce que je n' ai jamais su.
Mais je n' ai jamais su
chanter à ta mesure.

Marc Seberg 

Veiller tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre 100 fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les être
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

J-J. Goldman

Des humeurs en images


Version intimiste "des bêtises" E. Fregé

 "Madagascar" - Guns n'roses

Ces raisons là qui font que nos raisons sont
vaines. Ces choses au fond de nous qui nous
font veiller tard...


"Acacia" - Julien Doré

Malgré tout, je vais bien ne t'en fais pas...

Confidence pour confidence - J. Schultheis


Damien Rice & the blower's daughter

Un petit clin d'oeil ;-)

Heu... I will pas survive de cette façon hein !

Naturally 7 en live dans le métro à Paris


"Lemon tree" - Fools Garden : j'adore !


L'aigle noir de Barbara...

Yngwie Malmsteen & The New Orchestra of Japan

A écouter encore et encore, sans modération !

Les mots bleus - Christophe / J. M. Jarre

Les paradis perdus - Christophe

On dirait... Le Sud - N. Ferrer