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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 16:57

Tous, tour à tour, nous nous posons des questions. La vie est un long fleuve tranquille ? Certes non mais nous nous y ennuierions si c’était le cas probablement. Toutefois, certains se posent plus de questions que d’autres. Certains se satisferont des aléas, passeront au travers des tempêtes sans trop faillir, sans trop être atteints. D’autres, plus sensibles à leur environnement, moins fatalistes aussi probablement, à force de lutter et s’acharner, seront réduits, bien plus entamés que les précédents. La sagesse serait certainement de relativiser, de prendre de la distance face aux événements afin de pouvoir évacuer les chocs sans trop en ressentir de dégâts internes.

 

Il y a ces questions dont nous redoutons la réponse, tellement elle peut nous tenir à cœur. Tous, nous avons connu ces moments d’angoisse, d’incertitude juste avant la réponse. Celle-ci se transforme alors juste en un couperet de guillotine qui s’abat implacablement ou en un soulagement extraordinaire, une bouffée d’oxygène. Cependant, il subsiste toujours des questions laissées sans réponse. Des interrogations qui, même si elles sont essentielles, se heurtent fatalement au silence. Dans cette alternative, les plus fatalistes s’en accommoderont ; les écorchés en conserveront une plaie.

 

Le souci que l’on rencontre le plus avec ce silence, c’est que les traces qu’il laisse ne permettent jamais d’arriver réellement à l’explication qui donne la possibilité de gérer la difficulté. Bien sûr c’est probablement ce que je suis en train de faire ici, me poser des questions… Quoi de plus aisé que de s’interpeller soi-même sur les sujets les plus sensibles lorsqu’un élément vient tout bousculer et replonger directement dans l’expectative, dans l’interrogation la plus totale ? Evidemment, on pourrait balayer d’un revers de main et avancer sans prendre en considération tous les paramètres. Seul souci dans l’histoire, c’est faire fie de l’entourage et ne pas considérer l’impact que l’on est susceptible d’avoir sur lui, jaugeant les éventuels dégâts que l’on peut causer soi-même et ceux que l’on peut subir dudit entourage. Tout cela n’est pas forcément clair. En effet, on a pu constater par un « effet papillon » que l’expérience acquise laisse des traces souvent insignifiantes sur notre comportement, cependant à l’instant T, les traces d’un événement qui nous sera émotionnellement majeur, peuvent devenir indélébiles. Reste alors à savoir si affronter une situation similaire s’avère possible en limitant « la casse ». Rien n’est moins sûr… Choisir la fuite est de toute évidence la solution qui s’imposera dans la situation puisqu’elle est inéluctable, même si c’est malgré soi. Rien n’est plus sûr ; rien n’est plus fatalement l’issue finale. On se retrouve face à l’interrogation ultime. Celle qui consiste à savoir comment faire passer le message, comment préparer à cette échéance puisqu’il n’y en a pas d’autre. Celle qui fait que l’on sait déjà qu’on sera bientôt seul coupable dans ce qui sera traduit très certainement comme de la lâcheté et qui pourtant, porte l’empreinte de plaies béantes si profondément ancrées en soi qu’on se sent déjà étouffé, là, tout de suite, dans cette pression d’un quelconque attachement. On a pas forcément le courage d’y mettre un terme immédiatement parce qu’on a envie de se sentir vivant malgré tout, parce qu’on a envie d’essayer d’aller plus loin, même si on sait déjà que c’est peine perdue, que probablement, c’est causer des dégâts aux tiers, égoïstement, que de ne pas tout stopper tout de suite, parce que les souvenirs, les visages, les mots, les maux sont désormais trop présents et trop nombreux pour qu’on puisse faire fie de tout cet impact. On essaye malgré cela, malgré cette impossibilité d’extérioriser normalement, malgré ces murs qu’on dresse en soi, malgré cette impression inéluctable d’avoir tellement perdu de soi qu’on a fini par franchir une étape ultime, celle qui fait qu’on se sent tellement mal seul, mais que ça reste toujours plus gérable que la pression d’une quelconque émotion, celle qui fait qu’on se sent bien dans le travail, qui a la chance de ne revêtir aucune implication émotionnelle claire, qui reste neutre, tout comme dans les rapports qu’on s’évertue à avoir avec l’entourage, tout aussi neutre et stable, là où la fadeur n’a rien d’un piment mais qu’elle garde l’avantage d’une stabilité rassurante, là où les rapports sont simples et basiques, sans questions particulières puisque sans impact particulier… A ne pas avoir pu se protéger de d’autres, à ne pas avoir su gérer les émotions, à ne toujours pas être en mesure de s’en protéger et d’encaisser chaque jour les manques, les questions, les silences et les souffrances, on sent à quel point maintenant, on ne sait pas faire autrement que de se protéger, de se blinder, même si aucun danger ne doit demeurer… Alors, derrière tout ça il reste encore la grande question, seule inconnue dans l’histoire : combien de temps avant ?


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Présentation

  • : Le blog de Tibou
  • : Je suis de ceux qui aiment et non de ceux qui haïssent (Antigone).
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Parfaite dans mon imperfection.
Je reste un ptit rien dans un monde de tout...

Dans le feu de la vie jusqu'au bout du noir de la nuit, se laisser prendre par ce silence assourdissant. Fermer les yeux et entendre enfin les notes de musique qui viennent envahir l'être, le faisant vibrer jusqu'à ce que son âme se mette à nue, offrande de la pensée. Carpe diem...



Place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne vie et aux sentiments qui s'en font muses, puisque... tu parles, tu parles c'est facile, même sans y penser...


              

Si j'avais su te dire

Sous les écailles grises
d' une coquille d' huître
dort une perle de nacre.
Et la mer se retire,
affleure les récifs
d' une barrière de corail.

Si j' avais su te dire...


A quoi bon l' immortelle?
cette fleur tout à fait morte
dont les pétales fanés
se dessèchent sous un globe.
Je préfère l' éphémère
dont le vol argenté
me rappelle à jamais
un éternel été.

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d' une virgule.
En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Mais voici déjà l' heure
où les ombres s' allongent,
où le mystère émerge
du pays des mensonges.
quand la lame de fond
des souvenirs remonte.
Où trouver l' élégance
de garder le silence?

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d'une virgule.

En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Et quelqu' un reprendra
cette chanson pour toi
avec des mots plus forts,
avec des mots plus justes.
Chanter à ta mesure,
ce que je n' ai jamais su.
Mais je n' ai jamais su
chanter à ta mesure.

Marc Seberg 

Veiller tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre 100 fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les être
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

J-J. Goldman

Des humeurs en images


Version intimiste "des bêtises" E. Fregé

 "Madagascar" - Guns n'roses

Ces raisons là qui font que nos raisons sont
vaines. Ces choses au fond de nous qui nous
font veiller tard...


"Acacia" - Julien Doré

Malgré tout, je vais bien ne t'en fais pas...

Confidence pour confidence - J. Schultheis


Damien Rice & the blower's daughter

Un petit clin d'oeil ;-)

Heu... I will pas survive de cette façon hein !

Naturally 7 en live dans le métro à Paris


"Lemon tree" - Fools Garden : j'adore !


L'aigle noir de Barbara...

Yngwie Malmsteen & The New Orchestra of Japan

A écouter encore et encore, sans modération !

Les mots bleus - Christophe / J. M. Jarre

Les paradis perdus - Christophe

On dirait... Le Sud - N. Ferrer