A vaincre sans péril on triomphe sans gloire dit la maxime. Phrase plutôt banale, vidée de son sens depuis longtemps par les diverses reprises inexactes du quotidien s'il en est. Encore serait-il bon de revenir aux fondamentaux de son sens et pour ceci, définir les contours de ce que l'on suppose être le péril et la gloire. Péril ? Vous avez dit péril ? Doit-on pour ceci considérer que de passer un examen est un péril ? Certes les risques de l'échec existe, cependant il n'y a ici qu'expérience et non péril. Le péril suscite le danger, la mise en cause qui va déterminer la suite des événements à partir de l'instant T et rappeler à tous que chaque chose entraîne une conséquence et que l'effet papillon inclut forcément l'impact sur une masse de quidams.
Pour la gloire, il n'est de plus grande que celle au fond du coeur, silencieuse mais exacte, celle qui sert de moteur et qui véhicule les convictions par dessus les intérêts personnels, les égos démesurés, l'assurance malsaine voire même les aspirations sombres des méandres et turpitudes des couloirs obscures d'accords inconsidérés et contre productifs.
Il n'y a de meilleur moteur que l'absolue certitude en des convictions profondes qui transcende l'humain lui-même en qualité de sa personne pour rejoindre simplement et servir humblement la cause de l'Humain. Lorsque l'on se retrouve dans la situation de faire la rencontre avec sa propre vie, rien ne sert de se dérober car c'est y perdre son âme que d'autres n'hésiteront assurément pas à prostituer pour quelques bribes d'un bonheur artificiel basé sur l'intérêt personnel. Le jeu en vaut-il la chandelle ou le ménorha (au choix) ? Chacun conserve sa propre vision mais la mienne est claire. Oui ça vaut le coup car au-delà de soi-même il y a cette symbiose qui fait bloc et avance inéluctablement pour porter des valeurs et morales par-delà les freins et les menaces. C'est alors que de chaque élément individuel et perceptible, cela devient un tout qui fait un "NOUS" qui crie en silence dans l'ombre d'une lumière trop vive que "nous avançons" et il n'est point de certitude plus grande que celle de ce qui est alors porté dans l'âme, au fond de soi. Ceci s'appelle finalement le jeu de la vie. Et bien jouons maintenant et si je n'en connais pas toutes les règles que je découvre au fur et à mesure mon avantage réside en ma détermination et ma faculté d'apprendre vite, très vite... Je ne refuse jamais une partie et même si je ne suis pas mauvaise perdante, je joue toujours pour gagner, et la partie pour moi, ne s'arrête que lorsque l'adversaire a abdiqué. En attendant cet instant qui n'a rien de jubilatoire, puisqu'il est malheureusement la démonstration de ce que je méprise par-dessus tout dans l'humain si imparfait mais aussi si vil, je continue la partie, inlassablement et avec détermination. Rien ne peut m'atteindre ? Si, bien sûr probablement mais les sacrifices consacrés depuis le début de la partie ne représenteraient alors rien si je baissais les bras et ce serait un non-sens à moi-même.
Malo periculosam libertatem quam quietum servitium disait Rousseau, être totalement imparfait au visage si antipathique et qui a su pourtant, porter des idées qui courent encore au fil du temps, même si lui même n'est plus que cendres et poussières aujourd'hui. Nous ne vivons pas par notre enveloppe charnelle mais par les idées que nous véhiculons au fil du temps, au fil de l'histoire et chaque acte porte une conséquence comme chaque lutte porte une avancée de l'histoire, à la mesure de ce que les êtres sont eux-mêmes.
Si certains passaient par là et venaient à comprendre quel propos a encore pu surgir de mon esprit blond, je leur propose un peu de musique pour finir de la façon traditionnelle à ce blog et je leur dirais simplement : "Et bien dansez maintenant !"