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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:08

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire dit la maxime. Phrase plutôt banale, vidée de son sens depuis longtemps par les diverses reprises inexactes du quotidien s'il en est. Encore serait-il bon de revenir aux fondamentaux de son sens et pour ceci, définir les contours de ce que l'on suppose être le péril et la gloire. Péril ? Vous avez dit péril ? Doit-on pour ceci considérer que de passer un examen est un péril ? Certes les risques de l'échec existe, cependant il n'y a ici qu'expérience et non péril. Le péril suscite le danger, la mise en cause qui va déterminer la suite des événements à partir de l'instant T et rappeler à tous que chaque chose entraîne une conséquence et que l'effet papillon inclut forcément l'impact sur une masse de quidams.

Pour la gloire, il n'est de plus grande que celle au fond du coeur, silencieuse mais exacte, celle qui sert de moteur et qui véhicule les convictions par dessus les intérêts personnels, les égos démesurés, l'assurance malsaine voire même les aspirations sombres des méandres et turpitudes des couloirs obscures d'accords inconsidérés et contre productifs.

Il n'y a de meilleur moteur que l'absolue certitude en des convictions profondes qui transcende l'humain lui-même en qualité de sa personne pour rejoindre simplement et servir humblement la cause de l'Humain. Lorsque l'on se retrouve dans la situation de faire la rencontre avec sa propre vie, rien ne sert de se dérober car c'est y perdre son âme que d'autres n'hésiteront assurément pas à prostituer pour quelques bribes d'un bonheur artificiel basé sur l'intérêt personnel. Le jeu en vaut-il  la chandelle ou le ménorha (au choix) ? Chacun conserve sa propre vision mais la mienne est claire. Oui ça vaut le coup car au-delà de soi-même il y a cette symbiose qui fait bloc et avance inéluctablement pour porter des valeurs et morales par-delà les freins et les menaces. C'est alors que de chaque élément individuel et perceptible, cela devient un tout qui fait un "NOUS" qui crie en silence dans l'ombre d'une lumière trop vive que "nous avançons" et il n'est point de certitude plus grande que celle de ce qui est alors porté dans l'âme, au fond de soi. Ceci s'appelle finalement le jeu de la vie. Et bien jouons maintenant et si je n'en connais pas toutes les règles que je découvre au fur et à mesure mon avantage réside en ma détermination et ma faculté d'apprendre vite, très vite... Je ne refuse jamais une partie et même si je ne suis pas mauvaise perdante, je joue toujours pour gagner, et la partie pour moi, ne s'arrête que lorsque l'adversaire a abdiqué. En attendant cet instant qui n'a rien de jubilatoire, puisqu'il est malheureusement la démonstration de ce que je méprise par-dessus tout dans l'humain si imparfait mais aussi si vil, je continue la partie, inlassablement et avec détermination. Rien ne peut m'atteindre ? Si, bien sûr probablement mais les sacrifices consacrés depuis le début de la partie ne représenteraient alors rien si je baissais les bras et ce serait un non-sens à moi-même.

Malo periculosam libertatem quam quietum servitium disait Rousseau, être totalement imparfait au visage si antipathique et qui a su pourtant, porter des idées qui courent encore au fil du temps, même si lui même n'est plus que cendres et poussières aujourd'hui. Nous ne vivons pas par notre enveloppe charnelle mais par les idées que nous véhiculons au fil du temps, au fil de l'histoire et chaque acte porte une conséquence comme chaque lutte porte une avancée de l'histoire, à la mesure de ce que les êtres sont eux-mêmes.


Si certains passaient par là et venaient à comprendre quel propos a encore pu surgir de mon esprit blond, je leur propose un peu de musique pour finir de la façon traditionnelle à ce blog et je leur dirais simplement : "Et bien dansez maintenant !"

 

 


 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 12:14

L’aube se levait doucement. Le ciel laiteux ressemblait à un douillet lit de coton suspendu, protégé des regards indiscrets par un épais brouillard matinal. Bientôt il fera place à un merveilleux soleil. Aurai-je le temps d’en profiter, de sentir ses rayons réchauffer mon visage ? Le dos collé à toi, je m’engage et j’avance. Trente pas doivent nous séparer pour accomplir cette triste destinée. Il aura fallu les batailles, les luttes acharnées de nos deux familles pour finir par apaiser tout le monde par un pacte qui nous lie, toi et moi dans la mort. Etait-ce donc un tel crime de nous aimer pour que la seule alternative trouvée fut ce duel auquel nous devons nous prêter ?
L’air est froid et humide. L’étang à nos pieds dégagent une odeur marine qu’en d’autres temps nous aurions trouvée romantique. Baignés par les premiers rayons du jour, les arbres semblent s’éveiller de cette nuit qui bientôt m’emportera, à moins que ce ne soit toi.

Je continue d’avancer sur ce chemin que je foulerai pour la dernière fois. Les feuilles jonchent le sol et les nuances de vert et de rouille s’emmêlent joyeusement dans un tableau d’une nature.. morte. Tout ici respire la sérénité et la vie, l’apaisement et l’enchantement et pourtant, c’est ici que tout va se passer, bouleversant notre destinée à jamais. Je fixe le bout du chemin et mon dos conserve la mémoire de ce qu’il était bon de sentir le tien collé contre moi, même pour cette occasion. Aurai-je le courage de tirer la balle qui transpercera ton cœur alors qu’elle déchirera le mien ? Je retiens et je chéris les regards si tendres que tu posais sur moi, ne pouvant me résoudre à voir cette incroyable et si vide froideur qu’ils auront bientôt. Auras-tu le courage, lorsque tu tendras ce bras qui m’a tant serrée contre toi, de tirer la balle qui mettra fin à tout cela. Seras-tu triste de me voir tomber, face contre terre, dans ce chemin que la boue n’a pas épargné ? Aurons-nous l’audace de tirer ?

L’heure n’est plus aux interrogations et les trente pas sont achevés. Il est temps de se retourner, de faire face à celui que j’ai tant aimé. Le visant d’un geste sûr, je ne me puis me résoudre et je sens déjà mon bras qui tremble à l’idée de perdre celui qui fait battre mon cœur. Mon regard l’implore de tirer, de m’achever et de faire cesser ainsi cette douleur de ne pouvoir me résoudre à lui ôter la vie. Je ne vois, aux soixante pas réglementaires, que son bras droit, figé, le canon tendu en ma direction. Rien ne se passe. Je devine déjà ses pensées, lui, qui ne puit pas plus que moi, accomplir l’acte de bravoure et d’honneur familial.

Le silence s’est installé. La nature, en communion dans cet instant s’est tu, attendant le verdict que les armes doivent rendre. C’est le moment où tout commence de ce combat tant renié, c’est le moment où tout prend fin de ce que nous nous sommes aimés. Est-il une fin à cet amour, quand l’un portera le coup à la vie de l’autre ? Il n’est de certitude que de cette torture incessante qui vient prendre mon cœur, qui pleure tout ce que mes yeux secs ont trop versé en larmes, il n’est de certitude que l’immense douleur de l’instant, bien plus foudroyante encore que la blessure qui m’emportera, bien plus douloureuse à l’idée de perdre l’être tant aimé par ma main si caressante et la volonté d’autres plus puissants. Je ne puis me résoudre à cet acte inconsidéré, rendant mon destin dans les mains de celui qui remplit mon cœur. Bien plus qu’une mort la vie sans lui serait trop douloureuse mais déjà j’entends au loin un bruit suspect et métallique, les yeux perdus dans le vide, m’empêchant de réaliser les faits en cet instant.

Revenue à la réalité je plonge mon regard vers celui qui aurait du être ma cible. Le bruit sifflant d’une balle tirée dans ce silence à fait fuir quelques oiseaux nichés dans un arbre près de lui. Je vois alors gisant, l’être tant aimé. A ne pouvoir se résoudre à m’ôter la vie, il a retourné le canon contre lui. Gisant dans l’herbe humide de la rosée matinale, il ne bouge pas. Stupéfiée, je ne puis réagir, tellement mon cœur est déchiré. Mes yeux si secs ces derniers jours, d’avoir trop été mouillés, se retrouvent soudain inondés de larmes. Des torrents coulent de mes joues tandis que je rejoins le corps de l’être aimé. Je veux encore le serrer contre moi, sentir encore la douce chaleur qui l’habite pour quelques heures. Je veux sentir son souffle même si tout cela n’est qu’utopie puisqu’il ne respire plus. Il n’y a plus d’alternative à ma vie, sans lui plus rien ne me retient ici. Je sais alors ce qu’il me reste à faire et retournant le canon de mon arme contre mon cœur je m’installe tendrement dans les bras de celui qui m’attend de l’autre côté, là où il fait noir mais également là où personne ne pourra plus nous s’opposer à ce que nous nous aimions. Je me blottis contre ce corps si tendrement aimé et une fois installée, je tire résolument la balle de la fatalité, celle qui fera que dans quelques secondes je le rejoindrais pour l’éternité.

 

 

 


 
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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 12:05

Le jeune homme avait parcouru en hâte les derniers mètres qui le séparaient du palais. Lors de son périple, son fidèle destrier avait succombé au rythme effréné qu’il lui avait imposé, l’obligeant à finir son voyage seul. Il s’était délesté du superflu et même du nécessaire afin de s’assurer de n’être pas retardé. La pluie avait fini par traverser la mince protection que constituait sa toge de lin et son corps restait transi, glacé jusqu’aux os. Les semelles de ses sandales avaient, elles aussi, cédé au temps de ce parcours et ses pieds gardaient les stigmates douloureuses et sanglantes de ce périple. Ses cheveux blonds collés au visage, les cernes et le masque passif montraient tout autant son inquiétude que son épuisement. Il pénétra brusquement dans la grande salle du palais. Bien connu de tous, il avait franchi les barrages habituels de sécurité sans encombre et faisait maintenant résonner le manche de sa lance sur le magnifique dallage de marbre, troublant ainsi la quiétude de l’endroit.

Tout au fond de la grande salle, il distinguait le trône royal. Là, attendait déjà celle pour qui il avait fait ce déplacement, celle qu’il devrait informer des nouvelles. La reine, toute aussi blonde que lui, offrait un visage laiteux d’une telle douceur, qu’elle donnait à ses sujets un sentiment de confiance et d’apaisement.

« Reçois mes hommages ma reine, je viens ici t’annoncer de tristes nouvelles, dit le jeune homme en courbant la tête, s’agenouillant aux pieds de celle à qui il souhaitait montrer son respect.
- Que viens-tu donc nous apprendre espion, qu'il soit si urgent pour te présenter en haillon devant nous ?
- Je reviens du pays des Kaldices où ils se sont révoltés contre ton autorité. Ils ont érigé la pierre noire et un jeune fou a pris la direction des troupes qu’ils ont constitué pour venir nous anéantir, voulant se libérer du joug que nous leur imposons.
- Alors la guerre est déclarée et il faudra y faire face, conclut la jeune reine dans une phrase qui mettait fin à la conversation »

D’un coup, ses yeux si lumineux et si bleus s’étaient assombris et semblaient être à l’unisson avec les colères grises du ciel.

Il y avait maintenant vingt-quatre printemps qu’elle avait vu le jour et depuis que son père avait rendu son dernier souffle, trois hivers auparavant, elle avait repris dignement la succession royale, aspirant toujours à conduire son peuple sous de bons auspices. Certes, la nouvelle ne la surprenait pas ; elle s’y attendait. Le grand maître des astres lui avait déjà annoncé il y a quelques temps ; il l’avait lu dans les planètes. Elle s’était souvent demandé, déjà au moment de son initiation à sa condition royale, s’il était bien sage de conserver le joug si fort et si pressant sur cette population. Certes, les pères de ses pères avaient choisi d’imposer de tels sévices à l’encontre d’un peuple entier par souci de canaliser les plus sanglants et de protéger les innocents, mais cela faisait maintenant plus de 400 hivers que tout ceci s’était produit. Etait-il encore nécessaire d’imposer de telles conditions ? Cependant la décision de desserrer l’invasion et de rendre une autonomie contrôlée à ces terres ne pouvait être d’actualité. La rébellion qui s’annonçait allait entraîner bien des tourments, des colères et des victimes pour espérer un jour plus tempéré. Il faudrait attendre… mais avant cela il fallait se préparer.

Décidée, Esmildak se leva et quitta le trône qu’elle occupait jusqu’alors. Donnant quelques ordres rapides, d’une voix douce et tempérée qui trompait sur ses craintes et ses tourments, elle fit rassembler les populaces et généraux pour le moment où le soleil rougeoierait. Là, sur la grande place des oracles, elle rendrait sa décision et proclamerait la conduite que son peuple tiendrait dans ce triste épisode. Les servantes s’activaient autour de la jeune reine qui avait rejoint ses appartements. Prestement, elle se dégagea de sa longue toge et se plongea dans le bain bienfaiteur et laiteux comme sa peau, que les demoiselles de sa cour avaient préparé à son intention. Toutes, prêtes à répondre aux moindres exigences de leur reine, l’observaient discrètement et patientaient. La jeune femme conservait le regard sombre qui ne l’avait plus quitté depuis que l’espion s’était éclipsé du palais. Elle restait pensive et ne prononçait guère plus de deux mots pour passer un ordre. Une fois sortie de son bain, elle se sécha rapidement et revêtit une toge blanche de lin qui la faisait ressembler à une nymphe. Sa beauté était incontestable et personne n’eût soupçonné, en cette frêle jeune femme, de voir un chef d’état si prompt à prendre les décisions les plus dures et les plus catégoriques pour le bien de son peuple.

Alors que les demoiselles de la cour allaient s’éclipser, pensant leur tâche terminée, Esmildak les retint.
« Non ! Ce n’est pas fini, clama t-elle. Je dois prendre mon armure de cuir sur ma toge. L’heure est à la guerre, ma décision est prise et je dois porter l’emblème de celle-ci pour en faire l’annonce au peuple de Sambarda ».

Silencieusement, une jeune fille, encore plus frêle et plus fragile que sa souveraine, s’avança vers elle, la tenue demandée dans les bras. Alors, sans un mot, Esmildak se résigna et passa l’armure de cuir sur sa toge avant de se rendre par les longs couloirs de marbre vers la place des oracles où elle y ferait son discours dans peu de temps.

Passant devant le campus, elle ne put s’empêcher de jeter un regard de supplique vers la statue d’honneur érigée à la mémoire de son père. Il avait été un bon roi et s’était contenté de poursuivre l’expansion entreprise par ses pères, cependant personne ne pouvait deviner à quel point, là, à cet instant précis, Esmildak aurait échangé sa vie contre celle de ce roi disparu afin de n’avoir pas à prendre la décision à laquelle elle était contrainte. Rejoignant la place, alors que le soleil commençait à rougeoyer, elle s’installa bravement sur le balcon des discours pour informer son peuple. Là, les généraux, les commandants d’armées, les représentants des différentes contrées et les émissaires chargés de rejoindre les quatre coins du royaume afin d’informer l’ensemble des habitants, attendaient silencieusement, presque religieusement leur reine. Tous étaient avides d’écouter ses paroles et d’entendre la décision qui scellerait leur sort.

« Mon très cher peuple,

Nous devons nous préparer à la guerre. Voici 400 hivers que le royaume de Sambarda tenait les hommes des terres de Kaldice sous un joug nécessaire à notre sécurité mais leur révolte d'aujourd'hui doit être contenue. J’ai longtemps réfléchi à savoir si tout cela était encore utile mais le passé, le regard sur l’histoire nous a appris à nous méfier. Les violences contenues n’ont pas permis jusqu’alors à ce peuple de nous atteindre mais s’il devait en être autrement alors nous péririons.

Je vous le dis haut et fort, pour la liberté nous oppresserons encore ce peuple ! Au nom de la paix nous jouterons et gagnerons la guerre qu’ils nous déclarent ! Pour la vie nous étranglerons leurs enfants, asserviront les vieillards, égorgerons leurs femmes ! Notre main frappera à mort et nous éventrerons ces guerriers bélliqueux, jetant leurs entrailles aux bêtes féroces et sauvages, pour savourer notre victoire et montrant aux vivants notre force, notre foi en la paix et notre détermination.

Allez mon peuple vaillant, si plein de courage, armez vous et partez sur le champ rejoindre les rangs des combattants. Soyez certains de mon soutien et de mon propre combat. Je quitte le palais pour me battre aussi ».


La voix de la jeune femme, d’un coup, avait laissé tomber cette fatale décision. La douceur de son ton, la candeur de ses traits, donnaient un étrange contraste aux paroles terribles qu’elle avait alors prononcées et pourtant… la force de ses convictions avaient porté son peuple, transcendant la peur et l’horreur, convaincu de sa mission.

Il était maintenant l’heure. L'instant était grave et elle le savait… Esmildak rejoint rapidement le palais, ne prenant pas le temps de s’attarder auprès des siens afin de s’enquérir de leur bien-être, comme à son habitude. Elle devait se préparer et rejoindre ses généraux. C’était décidé ; elle mènerait la tête du convoi, elle avait conduit son peuple vers la guerre, elle assumerait de la faire aussi.

 

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 22:49

Ô toi le musicien qui fait germer ma vie dans ton esprit. Façonne encore ma partition, soulignant toujours un peu plus chaque note du désir de ce son. Qu’il soit dissonant, grinçant ou troublant, entend déjà mon souffle qui caresse tes tympans. De quelle imagination vient ainsi ma construction, qui fait aboutir à tant d’enchantement, poussant la diva à t’accompagner pour me raconter. Choisis encore d’autres instruments et enrichis ainsi mon thème, toujours plus poussé dans l’excès, dans le désordre de cet art qui perce en moi chaque trait de ce que je suis. Trouble passion, frénétique et apaisante à la fois, tu m’enlaces de tes violons, effleurant les touches de ton accordéon, des cordes de ta guitare, me parcourant de ton archer, je laisse courir tes doigts toujours plus agiles sur ton violoncelle. Laisse toi encore aller à faire pleurer ton instrument, fais gémir ces airs nostalgiques qui te portent toujours plus vers moi mais n’oublies pas de frapper les peaux qui transcendent le rythme de ma vie, un peu plus jusqu’à ton âme, portant tout ce que tu as fui.

Ô toi le musicien, je sais bien que si j’existe c’est juste pour expier tes douleurs et tes tortures. Fais moi encore de gaieté pour habiller les sourires dans les yeux. Rends moi un peu plus sensuelle pour que l’autre appréhende mieux sa belle. Tu me prends comme alibi, exutoire à tes dénis. Souviens toi toujours de m’accorder quelques clés sur la portée, afin que ma respiration ne soit pas qu’insatisfaction. Tu souffres encore à me prêter vie mais j’apparais au rythme des sept branches magiques. Je vois toujours plus ton envie dans l’étincelle brûlante de tes yeux qui dévorent mes partitions. Donne moi ton ré et je t’apporterai mon la, ne reste pas en pause, il y a tant de dièses à découvrir entre toi et moi. Fais moi tango, rock ou slow, inspire toi de ceux qui m’ont tant aimée avant toi. Tu n’es ni Mozart, ni Beethoven ou Verdi mais tu sublimes encore un peu plus mes harmonies et tu continues inlassablement, déchiffrant la musique avec raison, la jouant jusqu’à la déraison. Je serai ton requiem si telle est ta volonté. Malgré tout ces accords, même les plus dysharmoniques, rien ne changera jamais et l’immuable vérité prend alors tout son sens dans ce qui fait tomber la sentence : tu es le dieu qui me fait exister et sans moi, tu ne puis t’exprimer…

 

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 22:26

Paris, 7 heures du matin
Le jour est déjà levé et le ciel gris annonce encore une morne journée. Les doigts légers sur la poignée, j’ouvre doucement la fenêtre. Cette fin de mois de mai porte encore les stigmates de l’hiver passé. Le froid inhabituel de cette époque vient subitement saisir mon corps et achève de me réveiller. Mon regard se porte, du haut de cette tour, vers l’horizon citadin. Au fond, devant moi, j’aperçois la vieille dame de fer, qui trône toujours si majestueusement et puis.. tournant la tête, le Sacré Chœur qui lui donne la réplique dans un ballet immuable des monuments si prisés des touristes. La vie s’active déjà. Les pas pressés vers la bouche de métro… Paris, l’instant… Paris…

Statufiée devant la fenêtre ouverte, j’ai oublié le froid, le regard perdu dans l’immensité grise qui annonce la pluie. Mes pensées s’évadent… le ciel est bleu, d’un bleu si profond et si intense qu’il invite aux voyages. Renaissance de l’été, envie de s’évader. Se libérer des chaînes de cette année et partir explorer d’autres horizons lointains. Une croisière peut-être. Chavirer dans ce doux projet et sentir déjà l’air iodé qui caresse les narines, présageant de découvertes. Un avion, aéroport garni par des bruits joyeux d’une foule qui attend patiemment pour rejoindre d’autres cieux. Vacances… pensées si douces qu’elles me font oublier l’heure et l’endroit. Dépaysement. Envie inassouvie qui finira probablement par forcer l’un de mes choix.


Qu'aurais-je été, qu'aurais-je été
Sinon cet inconnu qui croit qu'on lui pardonne
Pour son accent de vérité
De ravir au passant la chanson qu'il fredonne

J'aurais simplement voulu être heureux
J'aurais simplement voulu
La la la la la la la la
J'aurais seulement voulu

Qu'aurais-je été qu'aurais-je été
Sinon cette vallée que tous les vents traversent
Mes certitudes ballotées
Ces mots à peine éclos à mes lèvres qui gercent

J'aurais tant voulu vivre un monde heureux
J'aurais seulement voulu
La la la la la la la la
J'aurais seulement voulu


Jean Ferrat chante, et la radio grésille. Quelques oiseaux plus hardis, plus courageux s’égosillent et viennent perturber le ciel de quelques battements d’ailes. Rien ne vient ni ne peut troubler mes pensées. Je découvre le Tajmahal, je navigue sur des flots calmes des mers du sud, je parcours l’Orient où je profite des épices qui colorent autant les marchés animés que les plats locaux, je gravis l’Everest et je plonge admirer les barrières de corail, j’arpente la muraille de Chine et je rejoins Lassa pour quelques instants de méditation. J’entends les cloches tibétaines qui tintent à mon oreille, m’entraînant déjà vers d’autres lieux. J’admire les scènes de vie en Patagonie, elles qui ressemblent tant à des merveilleux tableaux colorés, puis je vole vers l’Acadie, terre jonchée par mes ancêtres. J’explore encore et encore, avide de ce monde, de son histoire, de sa vie.

La sirène d’un camion de pompiers retentit brusquement, m’extirpant de cette douce torpeur. La fenêtre restée ouverte, je sens mon corps glacé. Fébrilement je la referme et mon regard se pose sur la pendule. Il est l’heure… Il faut se préparer.

Paris, 7 heures 15

C’est décidé, j’irai explorer le monde durant l’été !

 

 

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 01:41

Parce qu’un jour ou l’autre, il faut finir par trouver l’énergie qui manquait jusqu’alors, et répondre après une année de réflexion à ce texte si révoltant pour soi. Qu’en est-il finalement d’écrire, si ce n’est la valeur d’une expression, peut-être même parfois, l’arme de la destruction ? Quand les mots, au même titre que les silences, peuvent être doux ou ravageurs. Ecrire exige, bien plus que ça n’autorise. La soumission aux mots conduit souvent à l’expiation des maux. Quel magnifique retour sur soi-même, artistique ou seulement introspectif, que de pouvoir étaler ce « verbiage » sans pudeur qui conduit à l’exutoire et lave l’âme de ce qu’elle porte de si tumultueux. Certains disent que pour écrire, comme toute autre forme d’art, il ne suffit pas d’exister mais que c’est le lot des torturés, des écorchés. Peut-être est-ce vrai. Finalement c’est peut-être ça la clé… Notez toutefois que la remarque peut s’inverser et écrire peut faire souffrir au point de torturer. Il ne s’agit pas de remplir, aussi laborieusement que possible, de noir une feuille blanche, mais bien de laisser dans les lettres faire paraître les émotions, les descriptions, les joies mais aussi les souffrances. Alors certes, il est bien difficile de décrire ce que l’on ne connaît pas, toutefois, même si dans chaque phrase on laisse un peu de soi, il n’en demeure pas moins que la part de l’imaginaire, de la sensibilité, joue aussi un rôle exemplaire dans cette quête des mots.

 

Toutefois on peut s’interroger sur l’humilité face à l’écrire. Est-ce bien de l’humilité ? Partir du simple postulat que « l’écriture n’a pas besoin de moi pour exister mais j’ai besoin d’elle pour vivre ». C’est bien là faire le constat de son influence ou non sur le lecteur, cependant est-ce si humble que cela ? En effet, si l’on considère l’écriture comme étant une forme d’expression artistique, cela veut dire qu’il s’agit d’Art. Ors l’Art possède cette magnifique caractéristique de la tolérance et l’ouverture à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice, de considérer la masse artistique dans sa plus grande hétérogénéité. Sa valeur principale réside dans le fait qu’il s’adresse à tous puisque ce que le lecteur n’aimera pas d’un auteur, sera aimé de d’autres etc… N’est-il pas, inversement, un peu égoïste que, dans ce caractère si humble de reconnaissance du superflu de sa propre production, c’est considéré ne pas apporter sa pierre à l’édifice et donc ne pas vouloir faire partager. Car finalement, qu’est-ce que l’art si ce n’est véritablement le partage, l’engagement et le dialogue avec autrui ? Après tout, si Montesquieu, Rousseau, Zola, Hugo et bien d’autres encore avaient eu ce discours, autant aurait-il fallu qu’ils lâchent leur plume et travaillent à la mine. Nous n’aurions alors pas partagé les magnifiques écrits, tant par la pensée que par le style, qu’ils ont pu nous laissés. Après tout, que nous ne nous trouvions peu dignes de l’écriture est une chose, cependant, que nous n’en soyons pas dignes en est une autre. Finalement le problème réside peut-être simplement dans le fait de cette incertitude totale, cette incapacité continuelle à évaluer ses propres écrits. C’est bien pourquoi c’est si dur d’écrire, de laisser ses tripes à l’air et de les étaler sur la feuille blanche qui se noircit un peu plus au fil des mots. Cependant, si la force qui se dégage de soi, délivrant l’adrénaline et transportant dans des états seconds, tels que peuvent l’être parfois certains athlètes, il n’en demeure pas moins que c’est aussi s’enfermer dans une bulle pour dresser des murs. Cette bulle qui va protéger de tout ce à quoi l’auteur est soumis généralement à l’extérieur.

 

Alors évidemment, derrière tout ça, derrière les mots, il y a les risques. Cette mise en danger, ce parcours sur un fil, toujours en équilibre. On donne de soi, même dans le plus fictif des projets. On s’investit et on s’exprime et puis… vient alors le moment où il faut assumer ses propres écrits face au lecteur. Souvent c’est drôle. Parfois ça l’est moins. Il y a ce petit comique de la situation qui ressort où l’on croise le lecteur enthousiasme qui va nous raconter l’histoire, ménageant le suspense - oui, parce que forcément on est pas au courant, même si on a écrit l’histoire ;-) - et qui va ensuite vouloir faire une explication de texte, mettant l’accent sur le chant lexical ou autre forme qui vient à l’esprit. Ca laisse une petite note sympathique et plutôt marrante. Et puis, pour les écrits plus sombres, ceux qui ont fait fuir d’autres et qui ont interpellé, ceux-là engagent plus que soi-même et représentent le véritable danger. Danger pour le lecteur ? Non, mais pour soi, oui.  La plupart des lecteurs n'en saisiront pas le sens profond et n'interpreteront pas forcément de la bonne façon. Il est clair qu'on reste passif et qu'on ne contredit pas dans ces cas-là. Bien souvent, ces écrits là ne sont destinés qu'à une voire quelques personnes, sous forme de message que seules quelques âmes plus proches et dans la confidence seront aptes à décoder. Après tout les mots qui sont alors sortis sont directement venus du fond de l’auteur, de ses entrailles et de ses émotions les plus profondes. Impudiques, les plaies et les tortures, toutes ces incertitudes, se sont étalées au grand jour. Souvent au travers de banalités ou de questions diverses mais parfois aussi de manière plus intense et moins voilée. C’est là que le partage est le plus douloureux, c’est là que le danger est le plus grand. Mettre son âme à nue, sans retenue et sans vouloir s’exhiber pour autant. C’est aussi le grand risque de la réaction du lecteur, celui qui va réagir tout aussi violemment, à hauteur de ce qu'il aura ressenti en lisant que ce que l’on aura produit. C’est aussi prendre le risque de perdre ceux qui passent, que l’on aime, qui lisent et s’enfuient. Finalement si écrire est une forme d’expression artistique, au même titre que chanter, danser, peindre ou sculpter, ça reste probablement la plus terrifiante parce que la plus explicite de ces expressions. On pourra toujours dissimuler une larme derrière une note de musique, on ne la dissimulera pas derrière le mot « larme ».

 

L’heure n’est plus au message dissimulé, presque incompréhensible puisqu’il est déjà bien trop tard pour ça, à moins qu’il ne soit encore trop tôt, mais enfin trouver le courage, ou plutôt l'énergie, pour poser quelques mots sur cette interrogation qui restait entre parenthèses depuis maintenant une année entière, même si c’est pas la bonne couleur de cheveux, une fois encore, même si j’ai des doutes sur le fait d'avoir l'occasion d'aborder le sujet un jour, avec la personne concernée, même si, bien qu’elle manque énormément, passe par là et lise ces mots... miraculeusement...

 

Et pour ne pas changer la tradition, musique ;)

 

 

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 02:43

Un délire facebookien avec ma girafe :)

 

Lyly

Entre le marteau et l'enclume j'ai dû aiguiser ma plume, Quand je suis perdu dans la brume, J'fais chanter mon amertume, Alors (j'ai pas le choix) j'écris, je crie, j'écris..." (petite réponse et se reconnaitra ;p)

 

Tibou

Comme une dédicace au Slam, ça commence a cappella,
Toutes ces voix qui décrassent l’âme, toutes ces voix qui m’ont amené(e) là,
Si tout à coup mes mots s’envolent c’est parce que le bit atterrit,
Quand j’écris ma plus belle plume pour pouvoir répondre à Shelly,
Et quand le piano redémarre c’est pour souligner nos errances,...
Si j’écris c’est pour mettre face à face mes regrets et mes espérances,
Seule sur scène face à la salle ne crois jamais que je me sens supérieur,
Si tu vois jamais mes larmes c’est parce qu’elles coulent à l’intérieur,
Y’a très peu de certitudes dans mes écrits
Mais si je gratte autant de textes c’est que mon envie n’a pas maigri,
Envie de croire qu’à notre époque les gens peuvent encore s’écouter…
Et oui… je me suis reconnue :)


Lyly

Ecrire surtout pour transmettre, et parce que ON croit encore au partage, à l'échange des émotions: un sourire sur un visage.


Alors non, ON ne changera pas le monde.


Juste des chroniqueurs, d'un quotidien en noir et blanc qu'on essaye de mettre en couleur.......
Mais si on ne change pas le monde, le monde ne NOUS changera pas non plus.
ON a du cœur dans nos stylos et la sincérité comme vertu...

 
Tibou

Si je ne pouvais écrire je serais muet
Condamné à la violence dans la dictature du secret
Submergé par tous ces sentiments sans mots
Je m'effacerais comme une mer sans eau

C’est ainsi que dans mes paroles muettes,
Oscillant entre esprit noir et nuits blanches
Je reste moi, ce tout ptit rien dans ce monde de tout
Au clair d’une lune sombre
Dans les silences assourdissants
J’apprends à poser des mots pour calmer un peu les maux…

 

Lyly

Dans ce tourbillon glacial où seule la chaleur des mots appaise.
Ecrire pour mettre au grand jour et ne pas oublier tous ces souvenirs enfouis.
Ecrire pour un second souffle, comme une renaissance ce petit brin d'espoir.

 

Tibou

Tout n’est que froid, torture et noirceur
Mais pourtant chacun apporte sa couleur
Les notes s’égrainent et accompagnent les mots
Ça reste simple, basique mais c’est ça qui tient chaud
On aurait pu vouloir exhiber des âmes perdues...
Mais on a préféré garder nos pensées les plus tordues
Les étaler sur la feuille blanche
Les mots s’enchaînent, illustrent la planche
Ecrire pour ne pas manquer d’exister
Répandre des mots juste pour ne pas être oublié
De nos rêves les plus fous
De nos abîmes les plus doux
Il restera toujours malgré tout
Juste ce qui fait que nous sommes nous…

 

Lyly

Ce "nous" intimidé par le syndrome de la page blanche, dans un défilé de mots qui définit et noircit tout.
Ce "nous" dans une simplicité si fragile qui vient dessiner avec ferveur les lettres de l'être.
Ce petit quelque chose, gravé dans l'antre de l'âme, qui suit son cours au rythme des lignes.
Ce petit quelque chose qui fait de nous ce que nous sommes au passé, au présent et au futur.

 

Tibou

Quand le passé revient comme un boomerang
Et que le présent se déchaîne des mots
Quand le futur s’enchaîne dans les maux
Il reste toujours de soi dans ces émois


La ferveur qui conduit
Chacun dans sa vie
Laisse toujours guider nos desseins
Vers des horizons lointains

L’inaccessible n’est pas seulement une option
Quand les mots transportent toutes ses aspirations
Au creux de soi, au creux de la foi
On avance pas à pas sans pour autant porter sa croix

La vie est un jeu
La musique en est le feu
Les mots posés sont merveilleux
Ils apportent et ça c’est miraculeux !

 

Lyly

the end...

 

Tibou

Oui, the end, pasque dans tout ça les lettres se minusculent, les mots se dissimulent mais ça sera toujours dans l’espoir d’une virgule :)


 

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 16:57

Tous, tour à tour, nous nous posons des questions. La vie est un long fleuve tranquille ? Certes non mais nous nous y ennuierions si c’était le cas probablement. Toutefois, certains se posent plus de questions que d’autres. Certains se satisferont des aléas, passeront au travers des tempêtes sans trop faillir, sans trop être atteints. D’autres, plus sensibles à leur environnement, moins fatalistes aussi probablement, à force de lutter et s’acharner, seront réduits, bien plus entamés que les précédents. La sagesse serait certainement de relativiser, de prendre de la distance face aux événements afin de pouvoir évacuer les chocs sans trop en ressentir de dégâts internes.

 

Il y a ces questions dont nous redoutons la réponse, tellement elle peut nous tenir à cœur. Tous, nous avons connu ces moments d’angoisse, d’incertitude juste avant la réponse. Celle-ci se transforme alors juste en un couperet de guillotine qui s’abat implacablement ou en un soulagement extraordinaire, une bouffée d’oxygène. Cependant, il subsiste toujours des questions laissées sans réponse. Des interrogations qui, même si elles sont essentielles, se heurtent fatalement au silence. Dans cette alternative, les plus fatalistes s’en accommoderont ; les écorchés en conserveront une plaie.

 

Le souci que l’on rencontre le plus avec ce silence, c’est que les traces qu’il laisse ne permettent jamais d’arriver réellement à l’explication qui donne la possibilité de gérer la difficulté. Bien sûr c’est probablement ce que je suis en train de faire ici, me poser des questions… Quoi de plus aisé que de s’interpeller soi-même sur les sujets les plus sensibles lorsqu’un élément vient tout bousculer et replonger directement dans l’expectative, dans l’interrogation la plus totale ? Evidemment, on pourrait balayer d’un revers de main et avancer sans prendre en considération tous les paramètres. Seul souci dans l’histoire, c’est faire fie de l’entourage et ne pas considérer l’impact que l’on est susceptible d’avoir sur lui, jaugeant les éventuels dégâts que l’on peut causer soi-même et ceux que l’on peut subir dudit entourage. Tout cela n’est pas forcément clair. En effet, on a pu constater par un « effet papillon » que l’expérience acquise laisse des traces souvent insignifiantes sur notre comportement, cependant à l’instant T, les traces d’un événement qui nous sera émotionnellement majeur, peuvent devenir indélébiles. Reste alors à savoir si affronter une situation similaire s’avère possible en limitant « la casse ». Rien n’est moins sûr… Choisir la fuite est de toute évidence la solution qui s’imposera dans la situation puisqu’elle est inéluctable, même si c’est malgré soi. Rien n’est plus sûr ; rien n’est plus fatalement l’issue finale. On se retrouve face à l’interrogation ultime. Celle qui consiste à savoir comment faire passer le message, comment préparer à cette échéance puisqu’il n’y en a pas d’autre. Celle qui fait que l’on sait déjà qu’on sera bientôt seul coupable dans ce qui sera traduit très certainement comme de la lâcheté et qui pourtant, porte l’empreinte de plaies béantes si profondément ancrées en soi qu’on se sent déjà étouffé, là, tout de suite, dans cette pression d’un quelconque attachement. On a pas forcément le courage d’y mettre un terme immédiatement parce qu’on a envie de se sentir vivant malgré tout, parce qu’on a envie d’essayer d’aller plus loin, même si on sait déjà que c’est peine perdue, que probablement, c’est causer des dégâts aux tiers, égoïstement, que de ne pas tout stopper tout de suite, parce que les souvenirs, les visages, les mots, les maux sont désormais trop présents et trop nombreux pour qu’on puisse faire fie de tout cet impact. On essaye malgré cela, malgré cette impossibilité d’extérioriser normalement, malgré ces murs qu’on dresse en soi, malgré cette impression inéluctable d’avoir tellement perdu de soi qu’on a fini par franchir une étape ultime, celle qui fait qu’on se sent tellement mal seul, mais que ça reste toujours plus gérable que la pression d’une quelconque émotion, celle qui fait qu’on se sent bien dans le travail, qui a la chance de ne revêtir aucune implication émotionnelle claire, qui reste neutre, tout comme dans les rapports qu’on s’évertue à avoir avec l’entourage, tout aussi neutre et stable, là où la fadeur n’a rien d’un piment mais qu’elle garde l’avantage d’une stabilité rassurante, là où les rapports sont simples et basiques, sans questions particulières puisque sans impact particulier… A ne pas avoir pu se protéger de d’autres, à ne pas avoir su gérer les émotions, à ne toujours pas être en mesure de s’en protéger et d’encaisser chaque jour les manques, les questions, les silences et les souffrances, on sent à quel point maintenant, on ne sait pas faire autrement que de se protéger, de se blinder, même si aucun danger ne doit demeurer… Alors, derrière tout ça il reste encore la grande question, seule inconnue dans l’histoire : combien de temps avant ?


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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 20:08
C’est l’histoire d’une musique. C’est l’histoire d’une histoire. C’est la musique d’une histoire. On ne veut pas la connaître, là maintenant. On ne veut pas savoir ce qu’elle raconte, ce qu’elle dit.

Sa musique raconte déjà tellement sur soi, alors on ferme les yeux et on lit dans le cœur ce que les oreilles écoutent et délivrent de tout ce qui peut nous coller à la peau : elle n’est plus que l’assemblage des notes de toute cette torture intérieure. Tout commence par cette voix, qui surgit d’on ne sait où, comme un gémissement de souffrance, un appel désespéré qui vient du plus profond, du néant. D’un coup elle s’accompagne de ces violons. Ils viennent faire grincer les notes de la révolte intérieure. Derrière, le rythme reste le même. L’insistance de cet air qui pose l’ambiance, glauque… Et puis d’autres violons qui s’ajoutent à cette cacophonie qui n’en est rien. Chaque note entre dans l’oreille et pénètre dans l’âme. Les tambours s’activent au son de ces violons si insistants, si tranchants, de ces rythmes sonores et percutants qui délivrent la sentence. L’ambiance est là. Les violons crient. Ils racontent cette désespérance sans cesser leur complainte. La voix, dominée par cet ensemble, continue ses complaintes. D’un coup l’apaisement pourrait laisser croire que tout va s’arranger… mais ce n’est qu’un répit. C’est l’histoire d’un silence, c’est l’histoire d’une fuite. Cette dualité constante qui attire et repousse en même temps.

Une lutte interne qui entraîne encore et toujours dans ce combat qui reste comptable de tellement de douleurs, de souffrances. Combat mené malgré soi, mais toujours aussi intérieur qui fait ressortir à chaque seconde les doutes les plus cachés, les craintes les plus perfides. Cette irrésistible envie d’avancer qui se paralyse dans la terreur d’avoir encore des blessures. Tout n’est plus qu’un champ de bataille où l’adversaire n’est que soi-même. Tout est difficulté quand cela semble tant de simplicité pour d’autres. Il ne suffit plus de vouloir mais aussi d’accepter quand la panique saisit et qu’elle pousse vers une fuite insensée. On sait alors que les décisions ne sont pas les bonnes, on voudrait crier sur tout ce qui fait mal, là maintenant, mais ces tortures internes rendent muet et on reste impassible, inactif… On laisse croire que l’on est qu’un bloc de glace, agissant méthodiquement alors qu’au fond de soi, tout n’est que lutte et dualité constantes, tout n’est que fusion d’un volcan. La révolte intérieure qui gronde contre soi de ne savoir comment agir, contre l’autre dont on voudrait voir les émotions, connaître les pensées, juste pour se rassurer, juste l’espace d’un instant, savoir pour être apaisé. La musique poursuit la partition, s’égraine de chaque note mais tout est tellement confus en soi que les sons transpercent l’âme, explosent le reste de ce qui fut le cœur avant… Se sentir désoeuvré, ne pas pouvoir agir, simplement paralysé par les incertitudes et les milliers de questions qui viennent en rejoindre une liste déjà bien longue. Souffrir de vouloir réagir simplement parce qu’on sait déjà que la réaction que l’on a programmée n’est pas la bonne, qu’elle tombe comme une sanction, sous le coup du désespoir et de la douleur, alors là même que l’on voudrait juste que ces bras protecteurs, ce regard bienveillant tout comme cette voix tendre et sincère ne soit pas un souvenir qui tranchent ainsi le cœur mais juste… encore là maintenant… C’est l’histoire d’une musique, torturée et d’une dualité constante.

C’est l’histoire d’une histoire dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. C’est l’histoire d’une souffrance d’entrer dans les certitudes d’une ignorance et du silence, de tout ce qui fait si mal maintenant que le couperet est tombé. C’est l’histoire d’avoir choisi simplement de se mutiler. Il ne s’agissait pas de savoir si le faire ou pas, mais juste un détail du choix du membre. Le cœur n’est plus qu’une pompe biologique, le reste n’est désormais que douleurs de souvenirs qu’ils soient doux ou dans la torture, l’histoire de ne juste pas savoir comment faire, du désespoir de se sentir encore une fois si peu à la hauteur qu’on abandonne et qu’on fuit plutôt que de se battre, se disant qu’on a forcément déçu encore une fois, pour mériter ainsi telle réaction, pour retomber dans l’anonymat pour qui on ne voudrait pas. C’est juste le début de ce chemin à parcourir, sinueux et plein d’embûches où il faudra bien admettre un jour qu’on a perdu simplement ce qui pouvait vraiment rester de soi. L’histoire d’un manque à la vie qui rend définitivement amères toutes les victoires et dont le remède c’est lui, même s’il n’en saura jamais rien puisqu’il y a bien longtemps maintenant qu’on est devenu dans sa tête juste un vague souvenir qu’on a effacé alors que… l’on continuera malgré soi, le cœur retourné dans l’estomac… Et puis de toute façon à quoi bon, même si on a envie, on sait qu'il ne passera pas par là. Entre un emploi du temps très bien rempli et un vague souvenir bien vite effacé, les probabilités restent faibles. Et puis, après tout, c'était tellement facile de clore la porte, par un mail après nuit blanche qui exposait tant de sincérité pour ne finir que par deux phrases de mensonges et un post-scriptum en forme de baroude qui ne sert qu'à se faire un peu plus mal à soi-même... C'est la vie... Enfin, il parait... Et on écoute encore et toujours cette musique si prenante, si pleine de soi et de toute cette torture qu'on sait qu'on doit affronter simplement parce que l'on a pas le choix, simplement parce qu'on fait le rêve fou de voir l'oiseau de feu venir chercher et dire "non ! stop ! je ne suis pas d'accord" mais que c'est juste un rêve aussi étrange que fou, un rêve qui ne se réalisera pas puisque c'est ainsi, et que l'on reste un vague souvenir effacé dont on sait qu'il ne préoccupe ses pensées...

C'est l'histoire d'un requiem en forme de confession, un tête à tête avec soi-même, à défaut d'être avec... Lui.


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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 00:58

Des mots fatidiques qui tombent comme un couperet. S’y attendre et s’y être préparé… Il aura fallu quelques examens, deux trois analyses, des radios et puis… il est là, juste en face. Vêtu d’une blouse blanche dans cette atmosphère si aseptisée. Une vague odeur d’antiseptique qui flotte et atteint les narines. Des murs peints dans l’espoir de faire paraître un peu de chaleur à cet endroit si froid. Ses mots sont doux, apaisants tandis que ses yeux sont graves. Quelque chose d’étrange donne une atmosphère presque… Alors c’est pour bientôt ? Il ne faudra pas tarder. Bientôt ce symbole de féminité disparaîtra et puis viendra ensuite un traitement. Rien n’aurait pu laisser supposer que cela arrive. Pourquoi soi ? Toujours cette même question fatidique qui tombe chez chaque patient. Toujours cette même interrogation qui s’envole et se perd sans jamais trouver de réponse. Là, tout de suite, c’est juste une impression d’être ailleurs, une impression d’entendre au loin le discours qui se voudrait combatif et rassurant à la fois. L’entendre ? Oui ; l’écouter ? Non. Les mots prononcés plus tôt ont laissé une certitude à la place des doutes qui demeuraient depuis quelques temps. Cette certitude s’est faite guillotine tandis qu’en face, Marie-Antoinette sait qu’elle va perdre d’elle-même. Etre là sans y être vraiment… Juste par la présence physique car il y a bien un bon nombre de minutes que l’esprit s’est évadé de cette pièce où maintenant le corps étouffe d’y être. Il s’éloigne doucement, suivant le cours des pensées. Après… Après cette mutilation programmée viendra ces séances de poison. Il faudra alors s’y soumettre et puis peu à peu on verra une autre transformation, tout aussi brutale que la précédente. Devoir se confronter à cette inéluctable poison sensé sauver. Quel antagonisme que de s’empoissonner volontairement pour mieux combattre cette infecte mutation cellulaire. S’empoisonner pour se sauver. Pourtant bientôt, juste passer les doigts dans les cheveux, geste si machinal, deviendra un enfer. Des mèches tomberont encore et encore, s’effilocheront dans les mains. Y penser d’instinct. L’appréhender. Quel symbole pire que celui-ci pourrait donner le ton ? Maintenant, juste vouloir se sauver de cet endroit, s’échapper de ces murs qui veulent hypocritement faire croire à une chaleur humaine qui n’existe pas. Se réfugier et courir. Où ? On ne sait pas ? Vers quoi ? Vers qui ? Y aurait-il quelqu’un pour ça ?


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Présentation

  • : Le blog de Tibou
  • : Je suis de ceux qui aiment et non de ceux qui haïssent (Antigone).
  • Contact

Parfaite dans mon imperfection.
Je reste un ptit rien dans un monde de tout...

Dans le feu de la vie jusqu'au bout du noir de la nuit, se laisser prendre par ce silence assourdissant. Fermer les yeux et entendre enfin les notes de musique qui viennent envahir l'être, le faisant vibrer jusqu'à ce que son âme se mette à nue, offrande de la pensée. Carpe diem...



Place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne vie et aux sentiments qui s'en font muses, puisque... tu parles, tu parles c'est facile, même sans y penser...


              

Si j'avais su te dire

Sous les écailles grises
d' une coquille d' huître
dort une perle de nacre.
Et la mer se retire,
affleure les récifs
d' une barrière de corail.

Si j' avais su te dire...


A quoi bon l' immortelle?
cette fleur tout à fait morte
dont les pétales fanés
se dessèchent sous un globe.
Je préfère l' éphémère
dont le vol argenté
me rappelle à jamais
un éternel été.

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d' une virgule.
En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Mais voici déjà l' heure
où les ombres s' allongent,
où le mystère émerge
du pays des mensonges.
quand la lame de fond
des souvenirs remonte.
Où trouver l' élégance
de garder le silence?

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d'une virgule.

En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Et quelqu' un reprendra
cette chanson pour toi
avec des mots plus forts,
avec des mots plus justes.
Chanter à ta mesure,
ce que je n' ai jamais su.
Mais je n' ai jamais su
chanter à ta mesure.

Marc Seberg 

Veiller tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre 100 fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les être
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

J-J. Goldman

Des humeurs en images


Version intimiste "des bêtises" E. Fregé

 "Madagascar" - Guns n'roses

Ces raisons là qui font que nos raisons sont
vaines. Ces choses au fond de nous qui nous
font veiller tard...


"Acacia" - Julien Doré

Malgré tout, je vais bien ne t'en fais pas...

Confidence pour confidence - J. Schultheis


Damien Rice & the blower's daughter

Un petit clin d'oeil ;-)

Heu... I will pas survive de cette façon hein !

Naturally 7 en live dans le métro à Paris


"Lemon tree" - Fools Garden : j'adore !


L'aigle noir de Barbara...

Yngwie Malmsteen & The New Orchestra of Japan

A écouter encore et encore, sans modération !

Les mots bleus - Christophe / J. M. Jarre

Les paradis perdus - Christophe

On dirait... Le Sud - N. Ferrer