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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 03:51

T’es pas née en 17, t’es pas née à Leidenstadt. Lui non plus, d’ailleurs. Toi, c’est sur les hauteurs d’un rempart, dans une ville illustre inconnue, aussi discrète qu’est ta vie. Lui, c’est près de la capitale, pas loin de là où il habite. T’as pas connu la guerre. Lui non plus d’ailleurs. T’as pas connu la misère, la plus profonde et la plus matérialiste, celle qui te laisse choir sur le pavé de la rue. Lui non plus d’ailleurs.

 

Au milieu de tout ça t’as quand même connu la guerre, celle de tes sentiments, celle qui prend chaque jour un peu de toi. Lui aussi d’ailleurs. La misère humaine tu connais, celle qui est bien faite de la vénalité, des coups bas en tous genres, de l’hypocrisie, des mensonges à répétition, la lacheté ou voire la versalité des autres… Cette impression d’avoir le cœur retourné dans l’estomac, qui oscille constamment entre deux champs de bataille : Austerlitz et Waterloo. Tiens ! Quelle coïncidence, Napoléon… En plus c’est même pas fait exprès sur ce coup-là. Peut être parce que ça te ramène à des valeurs stratégiques qui font que tu privilégies l’efficacité à la sensibilité. Oui, bien sûr la stratégie… Ca serait tellement facile de pouvoir l’appliquer à ses propres sentiments… Oui, sauf que c’est tout ce que tu  voudras, sauf possible. Alors t’encaisses, jour après jour, t’encaisses encore et toujours. Après réflexion, tu te rends bien compte que ce n’est pas Austerlitz ou Waterloo que tu connais. Dans toute cette stratégie, c’est beaucoup trop « humain » et limité dans les pertes. Toi, au jour le jour, tu vis du Verdun au fond du cœur, tout comme lui.

 

Tu sais que ça pue le pavé tout ça, que tu vas encore délayer. De toute façon, ces derniers temps tu donnes pas vraiment dans le texte court. Et puis, tu vas l’avoir le courage de dire le fond de ta pensée ? Ou pas… Ca a jamais été très facile pour toi de dire exactement ce qu’il en est, parce que c’est tellement plus simple quand tu te sens pas affectivement impliquée,  mais là… tu sais que c’est pas la même histoire.

 

T’as voulu comprendre une autre histoire, t’as voulu trouver des clés qui n’en sont pas alors tu t’es plongée dans une lecture sordide. T’as passé en revue des historiques qui t’étaient pas forcément destinés et au milieu de tout ça, t’as pas trouvé les réponses qui expliqueraient un comportement si trouble pour toi. Par contre, dans tout ça, t’as bien compris que l’autre interlocuteur était pas vraiment indifférent à toi, même plutôt le contraire, même si c’est pas un scoop, même si c’est pas un mystère. Mais parmi tous ces échanges, t’as lu des trucs qui t’ont accrochés la pensée, qui te laissent dans un état de doute encore plus profond. Alors, quand tu lis et tu réfléchis, tu t’aperçois que t’es jamais vraiment claire dans ce que tu montres et de fait, tu laisses croire par ton attitude des choses qui sont fausses. Tu culpabilises et t’es presque obsédée d’avoir laissé présumer qu’il était unique objet de ta vie, que sans lui, il y avait rien à côté. Forcément qu’il a flippé, t’aurais réagi comment à sa place ? T’es même pas fichue d’avoir le courage d’aborder le sujet avec lui.

 

De toute façon franchement, ça servirait pas à grand-chose, tu t’exprimes tellement mal quand tu lui parles. T’as jamais vraiment été capable de communiquer exactement le pourquoi du comment avec lui quand il s’agit de vous deux. Alors tu te sens gênée, la boule au ventre de pas savoir comment et quoi dire, mais c’est pas grave puisqu’il s’en rendra pas compte. Faut dire qu’il a de quoi faire en matière de préoccupations alors il a largement sa dose de ce côté-là. Malgré tout ça, malgré tes états d’âme, qui sont finalement pas si catastrophiques que ça, tu gères plutôt bien la situation.

 

Et puis, l’élément perturbateur intervient d’un coup. Trois heures de Skype et c’est pas l’apocalypse mais bon…déjà que tu oscillais pas mal parmi tes doutes en luttant pour acquérir des semblants de certitudes, ça vient pas simplifier les données. Alors dans tout ça, maintenant, c’est toi qui as la trouille. La claque que t’as pris en pleine figure, t’as vraiment pas envie de te la reprendre avec lui. En plus, tu connais, tu sais ce que c’est puisque t’en sors à peine. Enfin, en sortir c’est vite dit parce que tu voudrais bien effacer le ressenti de ta mémoire, de ton cœur mais bon… malgré toi ça reste présent et tu restes aux aguets. Summum de tout ça, tu sais en plus que tu tricheras jamais avec lui, tu peux pas et en plus tu veux pas. Pas la peine d’aimer si c’est pour se protéger, pas la peine d’aimer si c’est pour tricher, autant avec soi-même qu’avec l’autre. Ca t’intéresse pas les faux semblants, lui non plus d’ailleurs. Ca tombe plutôt bien. Au moins un début d’accord tacite sans avoir de négociations à faire (Tiens ! La juriste refait surface. Décidemment, tu te referas pas hein).

 

Et puis, avec le coup que t’as pris, là, quelques heures plus tôt, tu as besoin d’écrire, de mettre des mots sur tout ça. Alors c’est parti, le clavier s’agite sous tes doigts. Bizarre, les mots coulent à flot sans même que tu ais besoin de réfléchir. Tu te permets même d’aborder un style pas très proche du tien. Presque une rengaine qui balance entre nostalgie et réalisme. Paraît qu’c’est la vie… Tu sais que ça va toucher, tu sais que c’est pour les mêmes raisons que toi, enfin tu crois… Après tout, il est tellement mystérieux derrière son ouverture que tu sais plus trop en fait. Mais bon, à histoire « analogue », ressenti « analogue ». Surtout quand bizarrement, lui et toi avez des événements intervenus dans vos vies, qui donnent des résultats similaires. A croire que par moment, vous êtes la copie de l’autre, en étant totalement différents. N’empêche qu’au final, tu sais bien qu’en lisant ça, si avec un peu de chance il le prend pas pour lui, alors il comprendra très vite de qui il s’agit. Et là, stupidement tu fais lire. Tu prends soin d’expliquer qu’il est pas le sujet mais de la façon la plus idiote, tu le plonges peut-être dans ce que tu voudrais pas le plonger. A cela il répond, c’est très (trop) vrai. Et toi tu sais, parce que t’as bien compris que… c’est pareil.

 

Bizarrement tu balances entre chien et loup, entre la nuit et le jour, entre gris clair et gris foncé. T’as envie de lui faire comprendre qu’il est pas l’unique centre d’intérêt de ta vie, que plein de choses te font treaper, que des dialogues s’installent avec d’autres etc… Tu voudrais bien qu’il comprenne tout ça et tu sais pas comment faire. Alors, t’es toujours aussi douée et tu envisages de couper presque les ponts avec lui, au moins un moment, histoire qu’il puisse s’apercevoir que t’as pas forcément besoin de lui pour exister. Tu commences à le prévenir doucement, envisageant cette alternative possible. Tu sais que ça sera pas si évident que ça. Non pas parce que c’est te mentir à toi-même et minimiser ou surestimer de l’importance qu’il a pour toi etc… mais juste parce que t’en as pas forcément envie. En plus, ça fait pas si longtemps que ça, le dialogue n’existait plus du tout. Les horizons étaient définitivement clairs et tu te résignais d’ailleurs à faire une croix sur lui. Pour lui, tu sais pas mais pour toi,  t’as vu le fiasco que c’était d’ailleurs. C’est bien compliqué tout ça dans ta tête. Comment faire comprendre les choses, sans en faire pâtir la relation que vous rétablissez doucement. Après tout, le dialogue est bien de retour mais bon, t’as toujours l’impression gênée de pas savoir dire ce qu’il faut quand il faut. En même temps t’es plus réputée pour ta spontanéité que pour ta diplomatie. Tu sais pas trop si tout ça va faire un bon amalgame.

 

En fait, t’as la trouille. Au moins, t’as la décence de le reconnaître, c’est déjà ça. Maintenant, à toi de faire avec. Et puis, c’est pas parce que t’as pris une grosse claque d’un côté que c’est partout pareil. C’est pas parce que t’as eu le sentiment de trop en demander que ça sera le cas ici. De toute façon t’as fait ton choix là-dessus : quitte à serrer les dents, tu demanderas rien parce qu’au final ça évitera les soucis. En plus, t’as pas envie de forcer la main, pas envie de forcer non plus le « destin ». Beurk !! T’aimes toujours pas ce mot là ! Le destin, c’est la fatalité même que tu as tendance à refuser. Oui mais bon, que tu le veuilles ou non, que tu l’aimes ou pas, ça reste le mot de la situation.

 

En plus, tu flippes un peu là, toi aussi, parce que de toute évidences, t'écris pas (si laborieusement) ce texte pour le jeter à la corbeille. Il apparaîtra bientôt sur ton blog et t'es quand même pas trop débile pour savoir que, même sans se jeter précipitamment dessus, il va le lire. Tu sais aussi qu’il comprendra que ça peut être que pour lui, parce que c’est trop ciblé pour être pour quelqu’un d’autre. C’est peut-être pour ça d’ailleurs, que tu mets tant de temps, avec autant de difficultés pour écrire ces quelques lignes. D’habitude, un texte comme ça il t’aurait pas fallu plus d’une heure. Tapé au kilomètre, ça reste un exercice plutôt facile pour toi. Là, c’est pas la même histoire. T’es tout à fait consciente de la montagne de répétitions. En plus le style te plaît pas plus que ça mais bon, tu l’as choisi au départ alors tu l’assumeras jusqu’à la fin. Et puis, dans tout ce déballage d’idées, de pensées qui tournent dans ta tête, même si c’est pas les seules, même si c’est pas les primordiales, tu t’égares tout en continuant tes pas.

 

Après tout, tu lui dois un truc plus que tout. Ca, il le sait et toi aussi. Cette renaissance, c’est pas par hasard. Cette construction de toi, elle est pas l’objet d’un moment fortuit. Alors tu fonces. T’as pas envie de lui dire merci, ça tu lui as déjà dit. N’empêche que chaque aube, c’est à lui que tu la dois et t’as vraiment pas envie que tout s’arrête là. Tu rends ton hommage : tu vis. En plus t’as rien trouvé de mieux à faire que de vivre pleinement et d’assumer enfin ta passion. C’est pas trop tôt, il était temps… Enfin, mieux vaut tard que jamais, c’est ce qu’on dit après tout…

 

Et puis, au milieu de tout ça, alors que tu prends plaisir à faire les choses pleinement, laissant un peu plus de distance que d’habitude entre lui et toi, histoire de lui faire comprendre qu’il est pas le point unique de tout pour toi, tu ouvres rapidement la fenêtre msn et tu balances un « coucou bonne nuit » avant d’aller te coucher. Faut dire que les derniers jours ont plutôt pas mal enchaîné pour toi. Autant en émotions qu’en travail. Tu t’es tellement investie dans ton truc que t’as même pas fait gaffe à l’heure les trois quart du temps. Te laissant surprendre et repartir en speed parce que complètement à la bourre. Ouais. Mais t’aime ça. Tu balances donc un « bonne nuit » parce que c’est quand même le minimum et puis la discussion s’engage. De toute façon, tu viens d’allumer ta traditionnelle dernière clope avant le coucher et t’as un peu le temps de parler, pendant que tu remplis tes poumons de nicotine, de goudron et autres substances toutes aussi joyeusement bénéfiques pour toi.

 

Evidemment si le sujet n’est pas sérieux alors systématiquement tu vas le charrier. Ca tombe bien, t’es passée par hasard sur une phrase du forum, le soir même, qui est vraiment top pour ça. En plus t’as bien souri quand tu l’as lue, t’as su tout de suite de qui il s’agissait. Bizarre cette impression de capter aussitôt les allusions et à qui elles s’adressent. Que ce soit dans les textes ou voire même encore ici, t’as pas trop de difficultés généralement à faire la relation. C’est presque rassurant pour toi, parce qu’au moins tu sais que t’es pas ciblée, surtout quand il y a malaise. Et puis donc tu commences à le bâcher, gentiment sur ses écrits. T’avais pas prévu qu’il avait vraiment écrit. T’étais pas passée encore sur facebook donc t’avais pas eu l’occasion de voir l’annonce de son texte.

 

T’es claquée, tu commences à manquer de sommeil. Faut dire que de ce côté-là, tu t’es pas beaucoup ménagée ces derniers temps. Du coup, tu veux presque abréger la conversation pour aller au lit quand tu te rends compte du gros passage à vide. Tu veux une explication. Tu sais que même épuisée tu pourras pas dormir si tu comprends pas. C’est pas lié à lui, c’est juste ton sale caractère qui fait que t’es comme ça. Là, tu l’envoies au lit, tu simules d’aller également te coucher et tu commences à lire les textes. Tiens, il y en a deux. C’est rare. D’habitude c’est toujours un seul à la fois. Ben, tant qu’à faire autant commencer dans l’ordre, par le plus ancien.

 

Les gens croisés, tout le monde en a des dizaines à son palmarès. Bien sûr que tu retrouves, comme n’importe qui le lira, des situations du passé. Des images, des visages, des lieux commencent à te revenir en mémoire. De toute façon, ça s’apparente pas mal à ta rengaine parait qu’c’est la vie… tu bailles, tes yeux sont pleins de larmes de... sommeil, mais pas question d’arrêter ta lecture. T’as commencé, tu termines. Après, on verra. Là, tu passes sur le second texte. Dès les premiers mots, l’ambiance est différente. Déjà la couleur de l’écriture a attiré ton attention. Ben oui ! Violet ! Il déteste cette couleur ! Enfin bref. Tu lis.

 

Pour la première fois, tu prends une claque sur la lecture. Pas une claque par la substance elle-même, plutôt à qui il s’adresse. D’habitude, tu sais toujours à peu près. Tu te souviens pas t’être déjà plantée là-dessus d’ailleurs. Là, il y a un truc qui colle pas. Déjà le contenu, ça te rappelle d’entrée le texte que tu lui as fait lire avec sa réaction : « je comprends, c’est très (trop) vrai ». Et puis, l’après-midi d’avant, t’avais eu cette phrase qui te semblait si juste par laquelle tu disais qu’en quelque sorte, tu es la reine pour te planter, pour en demander trop et jamais aux bonnes personnes. Tu crois tellement cette phrase d’ailleurs que t’as rien trouvé de mieux à faire que de la coller sur ton profil facebook. Ce qui t’a ensuite valu un commentaire : « ou pas… ».

 

Bizarrement, t’es complètement déstabilisée parce que t’as presque l’impression d’être à l’origine de ce texte. Tu commences à te mordre les doigts d’avoir toujours été aussi directe. Mais bon, comme de toute façon c’est dit dans le texte, pas le choix. Il trouve toujours le moyen de se rendre compte si quelque chose ne va pas et au final, si tu dis pas ce qui se passe, tu sais très bien qu’il se rongera les sangs. C’est pas la curiosité, c’est juste lui et son sale caractère de tête de mule. N’empêche que ça te fait sacrément drôle de lire ce texte, de l’éplucher et d’y trouver l’essence de quelque chose que tu aurais pu dire. T’as pas forcément envie non plus de trouver en lui un impact blessant dans ton propre ressenti, ni même dans son expression. Tu rumines plus ou moins tout ça. T’es toujours claquée mais bon, cinq heures du mat c’est plus l’heure. T’allumes encore une clope. Tu sais déjà que dans quelques heures tu vas encore maudire ce cendrier plein de mégots, le brouillard autour de toi et ta respiration à moitié sifflante. Tu te maudiras toi-même de ne pas être plus raisonnable. Pour le moment, t’en es pas là. Tout de suite, t’allumes la clope qui va limiter ton stress, ou plutôt, assouvir ta vengeance sur tes mille et une questions qui occupent l’espace de ton cerveau.

 

Autant se mettre au travail. Si tu dors pas, fais au moins en sorte que ce soit profitable. Tu trouves le moyen d’ouvrir deux pages de MS Office. La première n’est rien d’autre que celle que tu utilises chaque jour. Document que tu noircis inlassablement de la vie de… Tu treapes assez sur ce boulot pour savoir que ça va bien compenser et te tenir en éveil, même pas besoin de caféine. La seconde page est complètement vierge.

 

Et puis, d’un coup, sans savoir pourquoi, alors que raisonnablement, pour une fois, tu n’as pas le casque sur les oreilles, la musique à fond, dans le silence de la pièce, un air vient capter ton attention, dans ta tête. Fredericks, Goldman & Jones. Vieille chanson. Si j’étais née en 17 à Leidenstadt… Etrangement c’est surtout le refrain qui te revient en mémoire et que tu fredonnes intérieurement. « On saura jamais ce qu’on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences. L’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou le plus beau ». En fait ça va plutôt bien au texte. Ca colle même pas mal. Si le contexte est différent, si c’est pas né(e) à Leidenstadt, si c’est pas né en 17, ça reste quand même l’image de ce que tu peux  bien te demander là, maintenant. Derrière la claque qu’il s’est pris et qu’il explique, le bourreau du moment c’est qui ? Toi ? T’en sais rien, mais au final ça colle plutôt bien pour que ce soit toi. Tu balances ça comme phrase msn, tant qu’à faire t’en fais autant sur facebook. Tu manques décidemment d’originalité mais bon… ça reste toi, ça reste vrai.

 

Tu vaques à tes diverses occupations. De toute façon, il y a  bien longtemps que t’as abandonné réellement l’idée de dormir alors autant être efficace. Cette seconde page de MS Office tu la conserves pour ton commentaire. Tu vas en faire un ou pas ? T’en sais rien mais c’est plutôt pas gagné. D’abord, tu te sens, pour la première fois impliquée vraiment par cet écrit. Ensuite ça te touche assez pour savoir que ça va pas être commode. Et enfin, pour finir, il y a déjà tellement de trucs qui tournent dans ta tête depuis plusieurs jours que tu sais pas très bien comment ça va finir tout ce texte, ou cette réponse. Enfin, le machin de plus que tu écriras quoi.

 

Dans l’après-midi, alors que tu planches dessus avec toujours autant de difficultés, une fenêtre msn orange qui clignote. Tiens ! C’est lui. Bizarre, normalement d’habitude il est pas là le mercredi. Lui, il parait plutôt intrigué par ton commentaire msn. Vous parlez vaguement, assez longtemps toutefois pour aborder le plus évasivement possible le sujet de ses textes. Histoire de vouloir te rassurer sur l’origine du second, tu tentes un nom. Après tout ça serait le plus logique de tous même si… Raté. En plus, tu manques pas de lui faire valoir qu’il déteste le violet et là, comme par hasard, il te répond que ladite personne en question aime le violet : coïncidence ou… Ca fait pas mal de coïncidences quand même mais bon… t’aimerais bien trouvé le truc dans ce qu’il va dire et qui va faire : Ah ! tiens ! Ben voilà c’est pas toi, ça peut pas parce que… Oui, mais le souci c’est qu’au fil de la conversation, y’a pas grand-chose qui vient démentir ça. A part une vague histoire de phrase sur msn, alors que la tienne était sur facebook, juste un détail de lieu qui changerait les données ? Le pire dans tout ça, c’est que connaissant bien l’animal, t’as pas trop de mal à savoir que, surtout si c’est toi, alors il te le dira pas.

 

Goldman retentit encore dans ta tête. Pas besoin de te la passer celle-là, elle chante toute seule dans tes souvenirs, n’empêche que tu te demandes bien encore si, sur ce coup-là, le bourreau c’est toi. On est tous victime ou bourreau, tour après tour, tous coupable ou innocent, selon les événements… Pour pimenter le tout, contrairement à d’habitude, t’as bien laché un nom mais il ne t’a pas répondu par « non, c’est untel » mais juste « non ». C’est pas la curiosité qui t’avait guidée alors, plutôt cette étrange sensation, cette appréhension d’être mise devant le fait accompli et d’avoir encore blessé. Bizarre comme tu te sens douée pour faire mal à qui tu veux protéger. T’as un don particulier pour ça. Déjà que t’es plutôt très impuissante à pouvoir l’aider. Ca te fait déjà assez rager en temps normal. Il y a bien longtemps que t’as compris que tu fais partie de cette catégorie qui peut apporter de l’aide à qui elle veut sauf… à ceux à qui elle tient le plus. Déjà que d'habitude, il est pas du genre à te faciliter la tâche. Limite tu lui tends la main, il snobe pas mais presque. Tout au moins, il trouve le subterfuge de changer opportunément de sujet ou voire même d’ignorer cette main tendue, refusant de la voir. Alors tu rages, encore et encore. Pas contre lui, mais contre toi-même. Tu voudrais trouver les mots, secouer les actes, faire en sorte que l’aigle noir qui va recourber ses ailes sur l’épaule de l’autre ce soit toi. Tu voudrais protéger de tout ce qui peut blesser sauf que justement, tu fais partie peut être des éléments blessants. T’en sais rien, c’est comme ça.

 

Au final, t’auras pas fait de commentaire. De toute façon, t’avais pas lieu d’en faire. Enfin tu crois. Après tout t’es sûre de rien, mais bon… t’as pas forcément l’impression de faire partie du passé et pour le second texte de toute façon ton incertitude est bien trop grande pour plonger là-dedans. Finalement t’as pas la réponse, tu sais pas si c’est toi ou pas toi, même si tu fais le vœux que ce soit… enfin, tu verras bien. Même si il y a pas mort d’homme, t’as quand même fait ton pavé. C’était un peu à prévoir. En plus tu t’es bien employée à délayer. Bravo, tu excelles plutôt pas mal dans le domaine, histoire de noyer l’important au milieu du reste. Ca, c’est bien toi. Oui, mais c’est comme ça. Et puis, que tu saches ou pas, ça va changer quoi ? T’as jamais voulu tricher, alors c’est pas maintenant que tu vas commencer. De toute façon, le jour où tu commenceras comme ça, tu sauras qu’il est temps pour toi de partir sur la pointe des pieds. Mais tu veux pas. Et puis... On saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences. Et si il y avait rien d'apparence ...

 

 


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Présentation

  • : Le blog de Tibou
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Parfaite dans mon imperfection.
Je reste un ptit rien dans un monde de tout...

Dans le feu de la vie jusqu'au bout du noir de la nuit, se laisser prendre par ce silence assourdissant. Fermer les yeux et entendre enfin les notes de musique qui viennent envahir l'être, le faisant vibrer jusqu'à ce que son âme se mette à nue, offrande de la pensée. Carpe diem...



Place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne vie et aux sentiments qui s'en font muses, puisque... tu parles, tu parles c'est facile, même sans y penser...


              

Si j'avais su te dire

Sous les écailles grises
d' une coquille d' huître
dort une perle de nacre.
Et la mer se retire,
affleure les récifs
d' une barrière de corail.

Si j' avais su te dire...


A quoi bon l' immortelle?
cette fleur tout à fait morte
dont les pétales fanés
se dessèchent sous un globe.
Je préfère l' éphémère
dont le vol argenté
me rappelle à jamais
un éternel été.

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d' une virgule.
En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Mais voici déjà l' heure
où les ombres s' allongent,
où le mystère émerge
du pays des mensonges.
quand la lame de fond
des souvenirs remonte.
Où trouver l' élégance
de garder le silence?

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d'une virgule.

En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Et quelqu' un reprendra
cette chanson pour toi
avec des mots plus forts,
avec des mots plus justes.
Chanter à ta mesure,
ce que je n' ai jamais su.
Mais je n' ai jamais su
chanter à ta mesure.

Marc Seberg 

Veiller tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre 100 fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les être
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

J-J. Goldman

Des humeurs en images


Version intimiste "des bêtises" E. Fregé

 "Madagascar" - Guns n'roses

Ces raisons là qui font que nos raisons sont
vaines. Ces choses au fond de nous qui nous
font veiller tard...


"Acacia" - Julien Doré

Malgré tout, je vais bien ne t'en fais pas...

Confidence pour confidence - J. Schultheis


Damien Rice & the blower's daughter

Un petit clin d'oeil ;-)

Heu... I will pas survive de cette façon hein !

Naturally 7 en live dans le métro à Paris


"Lemon tree" - Fools Garden : j'adore !


L'aigle noir de Barbara...

Yngwie Malmsteen & The New Orchestra of Japan

A écouter encore et encore, sans modération !

Les mots bleus - Christophe / J. M. Jarre

Les paradis perdus - Christophe

On dirait... Le Sud - N. Ferrer