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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 04:01

Il y a des hasards, des coïncidences de la vie qui font qu’on retombe plus ou moins dans les mêmes schémas, malgré soi. On prend des leçons de ce fruit, sans pour autant avoir pu l’éviter. On ne saura jamais pourquoi untel vient plus vers soi que vers quiconque. On ne saura jamais comment ça a pu se faire, comment s’est intervenu dans la vie, juste là, comme ça, presque jeté au milieu comme un pavé dans la mare. On prend. On assume. On gère. On explique. On se retrouve à expliquer fin décembre, exactement la même chose qu’on expliquait fin janvier de la même année. Toutefois, entre temps, on a évolué. Des choses se sont passées pour soi et puis… satané mois de décembre qui fait aussi référence pour soi au même sujet. Pas toujours facile de faire front, mais là, c’est à croire que c’est la vie qui met à l’épreuve, qui veut juste savoir si elle vaut le coup. Alors elle décoche sa flèche sans qu’on s’y attende et l’envoie à une telle vitesse que la réaction doit être aussi vive. D’un coup, on a l’impression que l’année qui vient de s’écouler ressemble presque à ces feuilles de papier sur lesquelles on s’amusait, enfant, à déposer des tâches d’encre sur une moitié, pour ensuite les refermer et imprimer le même dessin, en miroir, sur l’autre côté. Situation inverse et analogue à la fois. C’est comme ça qu’on se retrouve plantée, au beau milieu de l’après-midi, la tête dans son 40 de fièvre, pas vraiment fraîche. Toujours et encore la musique dans les oreilles, pour rester éveillée, la caféine à portée de main et on croit que ça va suffir à motiver.


Et puis, d’un coup, il intervient. Surgissant de nulle part et sans savoir toutes les interrogations et émotions qu’il va susciter, sans qu’on demande rien, il parle. Il parle encore et encore. Il est brisé. Il vide son sac. C’est décembre et il est perdu dans ses pensées. Il n’arrive pas trop à les gérer. Ses idées restent bloquées deux années en arrière. C’est encore pareil. Toujours la même histoire qui vient coller à la peau. Lui, c’est son père, puis son grand-père dans un geste désespéré qui a suivi. Alors c’est parti. On fait fie de soi-même, on fait fie de ce qu’il s’est passé pour soi, juste quelques semaines plut tôt, juste aussi le 15 décembre 2007. On fait fie de tout ce qui touche. Ou plutôt non, on fait avec. Et on explique. Inlassablement, on remet encore les choses dans l’ordre. On sait que ces mots là sont vrais. On les connaît par cœur. Ils sont l’expérience de tout ce que l’on sait. C’est tellement facile de savoir quand on a connu les deux côtés de la barrière… Est-ce que cette fois ça va toucher ? On ne sait pas. Après tout, on a bien échoué onze mois plus tôt. On en constate malheureusement tous les jours le résultat. Le message n’est pas du tout passé. On prend là justement, la revanche de cet avant. Plus la peine de donner dans une quelconque douceur de propos. Ca n’a pas vraiment été le succès avant, alors autant passer en mode électrochocs.

 

Finalement, on a fui la situation qu’on redoutait depuis quelques jours, et on se rend compte qu’ici, on assume plutôt bien, voire même très bien. Normal. L’impact n’est pas le même. Pas la même personne. Ca change toutes les données. On était sensé donner un cours de français là, et puis, c’est devenu une leçon de vie, pour soi. L’autre, en face, explique son grand désir, dans toute sa déprime, de vouloir rejoindre celui qui a fait faux bond à la vie. On retrouve alors au fond de soi des sensations bizarres. On comprend. On comprend mais on n’accepte plus ce discours. Trop longtemps on a accepté de compatir là-dessus. On a vu jusqu’où ça a mené. Pas question de replonger dans ce sordide qu’on refuse simplement parce qu’aujourd’hui on sait, plus que jamais. On se bat. La seule arme utilisée c’est les mots. C’est celle qui va faire que les maux vont sortir. Alors, inlassablement, on continue. On fait presque une plaidoirie. Ca pourrait être celle de la vie. On explique encore et toujours, tout ce qu’on a expliqué à d’autres, tout ce qu’on lui a expliqué à Lui.

 

A vouloir le fuir pour un moment, à vouloir souffler parce qu’on se sent impuissant, souffrant de sa souffrance, on se demande si c’est le bon choix. C’est fait, c’est comme ça. De toute façon au milieu de tout ça, ça ne change pas le débat actuel. Là, c’est plus le même. On se dit que l’expérience qu’on a acquise auparavant va faire qu’on ne va pas commettre encore la même erreur. On va y aller « franco ». On va être trash dans les propos mais on va faire en sorte d’employer cette fois le « remède » qui va secouer l’autre. Finalement, on s’aperçoit qu’on aurait peut-être du utiliser cette façon d’agir plus tôt, en d’autres mois… C’est trop tard pour ça. Dommage. Et puis, il parle de son entourage plus ou moins proche. Et là, on se rend compte combien on comprend aussi ceux qui sont autour de lui.

 

Cette présence féminine, proche et éloignée en même temps. Pauvre d’elle, qui se désespère de ne pas voir de réaction positive dans tout ça. Elle finit par penser qu’elle aurait mieux fait d’être à la place de ce père, pour qu’il soit plus satisfait. Au moins, ça ne lui aurait pas manqué. Elle est là, vivante, et lui, seul ce défunt lui manque. Je la comprends. Combien de fois et encore aujourd’hui, encore plus depuis ce mois de septembre, cette idée ne m’est-elle pas venue dans la tête ? Je ne saurais le dire. Pas plus tard qu’il y a un mois, les yeux dans les yeux en silence, sans qu’Il s’en aperçoive, j’avais cette interrogation qui ne m’a jamais quittée depuis : Et toi, avoue que tu aurais préféré que je ne m’en sorte pas, et que les rôles soient inversés entre elle et moi ? Ce genre de question qu’on ne peut qu’affronter au fond de soi-même. Pas la force de donner les mots en face. Pas envie de blesser. Est-ce que ça le blesserait ? On ne sait pas. Pour soi ? Non, probablement pas. Pour Elle, oui, sûrement. On sait qu'aux prochains regards croisés, on aura toujours les mêmes idées, les mêmes interrogations, sans jamais les énoncer.

 

On n'ira pas crier, hurler, qu'on est là. On n'ira pas faire tout pour attirer l'attention sur les vivants. D'autres ont voulu user de ce genre de procédé et on a bien vu l'effet produit. On a été lassée voire même dépitée par ce genre de manifesations qu'on a trouvé si pitoyables. On va pas jouer cette même comédie, alors qu'au fond, on a presque envie de s'excuser d'être à la place qu'on est... De toute façon, on ne sert à rien de ce côté-là, on a en parfaitement conscience. On ne sert à rien parce qu’Il ne veut pas de l’aide qu’on pourrait apporter, du soutien. On ne peut qu’assister au spectacle, et constater, parce que si elle n’est pas si apparente que cela de toute façon on la ressent, toute la souffrance qu’Il endure sans vouloir de la main. On se révolte. On n’y peut rien. De toute façon, Il ne veut pas qu’on soit là, alors autant s'éloigner. Autant faire partie de la cohorte du passé. Définitivement ? On ne sait pas. Au moins pour un moment. De toute façon, ça fait trop mal pour assister à ça, sans rien faire, sans lever le petit doigt. Alors on prend cette revanche en plein milieu d’après-midi. On prend la revanche la plus impromptue. On espère presque y trouver le réconfort de ce que l'on est blessé de sa souffrance à Lui : en vain, mais on essaye... On s’y accroche et finalement si ça n’a rien apporté de plus à soi, au moins, en face, on sait que ça a fait du bien… Quant à Lui, on sait que de près ou de loin, dans les mots ou dans les silences, on sera toujours touché par sa souffrance. Faut juste faire avec. Pas le choix. C’est comme ça. De toute façon à quoi bon...  Il est sourd et distant. Rien d’autre ne l’atteint. Rien ne le fera changer. Enfin… en ce qui nous concerne. C'est là qu'on apprend que dans la vie, pour une fois, il faut savoir se résigner même si on y laisse des plumes au passage, peut-être simplement parce que, j'aurais pu fermer, oublier toutes ces portes, tout quitter sur un simple geste mais tu ne l'as pas fait. J'aurai pu donner tant d'amour et tant de force. Mais tout ce que je pouvais ça n'était pas encore assez...

 

 

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Présentation

  • : Le blog de Tibou
  • : Je suis de ceux qui aiment et non de ceux qui haïssent (Antigone).
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Parfaite dans mon imperfection.
Je reste un ptit rien dans un monde de tout...

Dans le feu de la vie jusqu'au bout du noir de la nuit, se laisser prendre par ce silence assourdissant. Fermer les yeux et entendre enfin les notes de musique qui viennent envahir l'être, le faisant vibrer jusqu'à ce que son âme se mette à nue, offrande de la pensée. Carpe diem...



Place à l'écriture, à la délectation des mots, à l'expiation des maux, à la musique qui leur donne vie et aux sentiments qui s'en font muses, puisque... tu parles, tu parles c'est facile, même sans y penser...


              

Si j'avais su te dire

Sous les écailles grises
d' une coquille d' huître
dort une perle de nacre.
Et la mer se retire,
affleure les récifs
d' une barrière de corail.

Si j' avais su te dire...


A quoi bon l' immortelle?
cette fleur tout à fait morte
dont les pétales fanés
se dessèchent sous un globe.
Je préfère l' éphémère
dont le vol argenté
me rappelle à jamais
un éternel été.

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d' une virgule.
En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Mais voici déjà l' heure
où les ombres s' allongent,
où le mystère émerge
du pays des mensonges.
quand la lame de fond
des souvenirs remonte.
Où trouver l' élégance
de garder le silence?

Si j' avais su te dire...


Les mots se dissimulent,
les lettres se minusculent,
dans l' espoir d'une virgule.

En suspension.
Sous perfusion.
Trois petits points de suspension.


Et quelqu' un reprendra
cette chanson pour toi
avec des mots plus forts,
avec des mots plus justes.
Chanter à ta mesure,
ce que je n' ai jamais su.
Mais je n' ai jamais su
chanter à ta mesure.

Marc Seberg 

Veiller tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre 100 fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes du milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les être
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

J-J. Goldman

Des humeurs en images


Version intimiste "des bêtises" E. Fregé

 "Madagascar" - Guns n'roses

Ces raisons là qui font que nos raisons sont
vaines. Ces choses au fond de nous qui nous
font veiller tard...


"Acacia" - Julien Doré

Malgré tout, je vais bien ne t'en fais pas...

Confidence pour confidence - J. Schultheis


Damien Rice & the blower's daughter

Un petit clin d'oeil ;-)

Heu... I will pas survive de cette façon hein !

Naturally 7 en live dans le métro à Paris


"Lemon tree" - Fools Garden : j'adore !


L'aigle noir de Barbara...

Yngwie Malmsteen & The New Orchestra of Japan

A écouter encore et encore, sans modération !

Les mots bleus - Christophe / J. M. Jarre

Les paradis perdus - Christophe

On dirait... Le Sud - N. Ferrer